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par Thomas Mourier - le 31/08/2021
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par Thomas Mourier - le 31/08/2021

L’événement Thrice upon a time : la (belle) fin de l’ère Evangelion

C’est l’événement pour plusieurs générations de fans d’animation japonaise, en plein milieu du mois d’août, la conclusion des sagas Evangelion est disponible sur la plateforme Prime Video.

Depuis 25 ans le réalisateur Hideaki Anno anime un univers futuriste noir, mystique et psychanalytique qui se présente comme l’une des franchises les plus cools de combats de robots géants. En 2021, Evangelion:3.0+1.01 Thrice Upon A Time, 4e épisode du reboot, vient conclure cette saga avec une fin apaisante et surprenante.

On y revient en détail plus bas, mais si vous ne commencez pas à fredonner quand se lance le tube Zankoku na Tenshi no Thesis, vous avez peut-être manqué l’une des franchises les plus belles du cinéma d’animation japonais.

Ambitieuse, audacieuse, déroutante, cette fresque commence comme une grosse série de SF au milieu d’une apocalypse biblique où les combats entre mechas (robots géants) & kaijus (monstres géants) redoublent d’ingéniosité dans leur traitement ; où la mythologie proposée est incroyablement dense & excitante dès les premiers épisodes ; où le fan service (convention dans les mangas où les auteurs ajoutent des séquences où les héroïnes sont en culottes ou dans des tenues sexy sans utilité scénaristique) trouve presque (presque hein) une justification dans la toile de fond des thèmes abordés ; où le réalisateur-scénariste se permet de passer de l’animation somptueuse au PowerPoint ou encore à la réutilisation à l’excès de séquences identiques sur fond de monologues cathartiques… le tout autour d’un héros dépressif, narcissique et pleurnichard entouré de femmes fortes qui se battent pour sauver le monde. 

À quel saint ange se vouer ? 

Au commencement était Neon Genesis Evangelion, une série sortie en 1997 où le jeune Shinji Ikari arrive à Tokyo-3 pour apprendre à piloter un EVA, un monstre mécanique vivant destiné à combattre les Anges (des créatures inconnues dotées d’une grande puissance). Au cœur du complexe militaire dirigé par son père, il va rencontrer les pilotes, Rei Ayanami & Asuka Soryu-Langley. Coaché par l’intrépide Lieutenant Misato Katsuragi, Shinji va devoir combattre ses propres démons dans une spirale dépressive, en plus de sauver l’humanité dans son EVA.

La particularité de la série qui oscille entre action et introspection en a fait une œuvre à part, à la fois culte & ouverte à de nombreux publics grâce à ses nombreux niveaux de lecture possibles. Références bibliques assumées, références psychanalytiques parsemées, références ésotériques détournées, il est bien question de parler de soi, de l’intime et de notre humanité à travers aliens, monstres et robots géants.

De son propre aveu, Hideaki Anno réalise une thérapie à l’échelle de la franchise en laissant évoluer ses personnages et sa manière de réaliser suivant sa propre maladie (« trouble de la personnalité borderline »), donnant à voir une première série qui finit en eaux troubles, suivies par une conclusion étrange avant d’être totalement remaniées. 

Comment piloter un EVA ? (ou s’y retrouver dans ce dédale de fictions) 

🎞  À l’écran, deux choix s’offrent à vous !

💗 Le bon choix : partir de la série originale Neon Genesis Evangelion (dispo sur Netflix) puis The End of Evangelion (toujours sur Netflix), mais vous pouvez faire l’impasse sur Death & Rebirth (toujours sur Netflix) qui est une sorte de résumé un poil différent de la série d’origine et d’une partie de The End. Puis vous pouvez suivre avec les 4 films Rebuild of Evangelion (dispo sur Prime) pour découvrir la conclusion ultime des séries/film. 

🏃‍♀️ Ou plus rapide : passer directement aux 4 films Rebuild of Evangelion (dispo sur Prime) dont les 2 premiers reprennent les épisodes de la série, de manière condensée en incluant de nouvelles infos pour clore cette tétralogie  : Neon Genesis Evangelion : Evangelion : 1.0 – You are (not) alone (2007) ; Evangelion : 2.22 – You can (not) advance (2009) ; Evangelion: 3.33 You Can (Not) Redo (2012) et Evangelion: 3.0+1.01 Thrice Upon A Time (2021)

Dans cette nouvelle tétralogie, le réalisateur reprend tout ce qui a fait le succès de sa série en injectant des nouveautés, nouvelles idées, nouveaux personnages (comme l’imprévisible pilote Mari Makinari Illustrious), mais aussi dans sa forme, de nouvelles techniques d’animation, nouvelles incursions de story-board ou d’images en prise de vues réelles… 

Le grand final, ce dernier film, est doublé d’une narration contemplative et des choix graphiques dans les cadrages et les plans assez audacieux au milieu de cette guerre mondiale. On se croit dans un film d’Hayao Miyazaki pendant presque 1 heure avant de partir dans un déluge d’animation stroboscopique. 

📚  La série Neon Genesis Evangelion reprend l’intrigue de l’anime d’origine en 14 volumes (mais attention, pas celle des Rebuild of Evangelion)

Puis il existe plusieurs séries dérivées adaptées d’un jeux vidéo comme Neon Genesis Evangelion Iron Maiden 2nd ou des spin-offs comme Evangelion : Plan de Complémentarité Shinji Ikari ou Neon Genesis Evangelion Gakuen Datenroku. Au Japon, deux autres titres existent, mais ne sont pas encore disponibles en Français.

Dans tous les cas, les mangas sont plutôt à lire en complément, pour les fans qui ne peuvent pas quitter l’univers facilement, c’est vraiment à l’écran que cette œuvre irradie par son audace, ses idées et son esthétique. 

Vous êtes fan ? Vous n’osez pas attaquer ? Dites-nous en commentaire ce que vous en pensez !


Illustration principale : © Studio Khara / Toho / Prime Video

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