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Critiques
par Otxoa Fernandino - le 19/09/2022
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par Otxoa Fernandino - le 19/09/2022

Alamänder : fantasy en deux temps

Un garçon en quête d’une légendaire école d’assassins. Un mage détective loufoque qui enquête sur une conspiration. Un monde intrigant et dangereux, bienvenu dans Alamänder.

Au départ, Le cycle d’Alamänder est une trilogie de romans écrits par Alexis Flamand (aux éditions Leha). L’éditeur Kamiti propose au scénariste Gihef et au dessinateur Marco Dominici d’adapter cette série de fantasy singulière en six tomes. Alamänder T1 – Mystère à la tour d’horloge vient tout juste de sortir, amateurs de fantasy, prenez garde ! Les nains, les elfes et les autres peuples fantastiques ne sont pas au programme… 

Deux temporalités, deux ambiances

D’un côté, on suit Maek, un jeune garçon aux penchants morbides, parti à la recherche de l’école des assassins T’Sank. Le ton y est plutôt sérieux et la narration se fait sous la forme d’une légende, d’un mythe, via utilisation exclusive des cartouches. On prend goût à suivre les dangereuses pérégrinations de Maek, à travers une quête initiatique dans les recoins les plus éloignés du monde d’Alamänder.

D’autre part… 800 ans plus tard, exactement, on suit Jonas Alamänder, mage détective, partir plaider sa cause au royaume voisin Kung-Bohr. Celui-ci menace de le déposséder de son bien, suite à un imbroglio administratif. Il est accompagné de Retzel, un démon facétieux qu’il lui sert d’animal de compagnie et qui enchaîne les bêtises, une fois le dos tourné. Ici, le ton est beaucoup plus joyeux, centré sur l’enquête et les intrigues politiques en tous genres. L’humour est omniprésent, que ce soit dans les situations et les dialogues, un peu à la manière de Lanfeust et des séries Soleil des débuts, mais plus subtil. 

L’opposition entre le récit conté plutôt sérieux et le récit humoristique permet de faire des pauses dans les différents récits, et d’éviter l’overdose de style. De plus, les indices disséminés dans les différentes temporalités nous portent à croire que le destin des deux personnages convergera, d’une manière ou d’une autre, et aura une importance pour la suite de l’histoire. Une façon de nous inciter à attendre de pied ferme les tomes suivants. 

Un lore intrigant et fascinant

© Gihef / Marco Dominini / Alexis Flamand / Kamiti.

Un mage détective, un démon glouton trouvant le jargon juridique d’un document officiel trop salé à son goût, et un monde et des forces supérieures plus grands et plus hostiles….  Alamänder est un monde (oui, qui a le même nom que le protagoniste, et vice et versa) évoquant Terry Pratchett et son Disque Monde, à certains abords. À la fois très sérieux et drôle.
Certaines métaphores sur la société moderne font mouche comme ces champs de blé magiquement modifiés pour se récolter eux-mêmes qui finissent par s’en prendre au paysan, les rendant hostiles. Notons aussi que l’œuvre se démarque du cliché de l’heroic fantasy : pas d’elfes, pas de nains, ou d’autres peuples fantastiques déjà omniprésents dans ce genre de récits. Et ça marche tout aussi bien. 

Le dessinateur Marco Dominici excelle dans son world building, particulièrement léché, et ses personnages expressifs. Il arrive à donner une personnalité et une ambiance à chaque recoin d’Alamänder. Son bestiaire n’a rien à envier avec les pontes du genre, comme les Skorjs, poulpe géant servant de monture ou encore Retzel (un démon à mi-chemin entre un Gremlins, un diablotin, et un caméléon) qui n’a que faire des conséquences de ces actes, surtout quand il s’agit de manger un bout de cadavre qui sert de pièce à conviction.

Avec un univers original et une double-narration aux tons diamétralement opposés, tantôt dramatique, tantôt drôle, ce premier tome d’Alamänder est une adaptation très plaisante. Et au vu des indices semés tout le récit, on est tout de suite partant pour replonger de nouveau dans cet univers. Ça tombe bien l’éditeur a indiqué s’être associé avec les deux auteurs pour adapter les trois tomes avec un diptyque par roman.

Alamänder T1 – Mystère à la tour d’horloge, par Gihef & Marco Dominici, Kamiti

d’après les romans du Cycle d’Alamänder d’Alexis Flamand. 


© Gihef / Marco Dominini / Alexis Flamand / Kamiti

© Gihef / Marco Dominini / Alexis Flamand / Kamiti.
© Gihef / Marco Dominini / Alexis Flamand / Kamiti.
© Gihef / Marco Dominini / Alexis Flamand / Kamiti.
© Gihef / Marco Dominini / Alexis Flamand / Kamiti.
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