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Critiques
par Thierry Soulard - le 7/10/2021
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par Thierry Soulard - le 7/10/2021

La baleine blanche des mers mortes, d’Aurélie Wellenstein et Olivier Boiscommun

« La baleine blanche des mers mortes » propose un univers onirique et fascinant, qui pourrait séduire plus d’un public.

La baleine blanche des mers mortes, d'Aurélie Wellenstein (scénario) et Olivier Boiscommun (dessin & couleur), éditions Drakoo

Parfois, une bande dessinée se démarque dans la masse de sorties du mois. Pas forcément une bande dessinée parfaite, pas forcément un chef-d’œuvre, pas forcément un futur classique : mais une proposition audacieuse, étrange et séduisante. Un album qui sort juste ce qu’il faut des codes tout en construisant néanmoins quelque chose qui peut séduire un public relativement large. C’est le cas de La baleine blanche des mers mortes.

Un monde onirique et fascinant

Qu’est-ce qui séduit, dans cet album ? Son univers, d’abord, sorte de croisement entre le film Final Fantasy – Les créatures de l’esprit (qui date de 2001…) et un documentaire sur la pollution maritime.

Ses personnages, ensuite, plus esquissés que campés, suffisamment vivants pour accrocher, mais suffisamment mystérieux pour laisser une place à l’imagination. Son dessin, enfin, vaporeux et onirique. La baleine blanche des mers mortes est suffisamment poétique et différent de ce que les maisons d’édition éditent normalement pour retenir l’attention du lecteur le plus blasé, et donner envie d’en parler.

Dans un monde où les océans ont disparu, on redécouvre la ville de Paris, quasi désertique et quasi désertée. Parfois, des « marées hautes » amènent les fantômes des habitants des mers. Mais toucher ces entités, et c’est la mort assurée. Un univers ici déclinée en bande dessinée, mais qu’Aurélie Wellenstein avait déjà construit et exploré dans son roman Mers Mortes, prix Prix Imaginales des bibliothécaires 2020 et Prix Littéraire de l’Imaginaire Booktubeurs App.

Parlons des personnages. Un mystérieux butor en colère avec une dent de requin en collier. Une jeune nymphette évanescente en robe déchirée qui danse avec les fantômes des méduses. Un chef d’orchestre qui cherche à faire revenir l’âme de son fils dans son corps déserté. Quelques seconds rôles qui arrivent à exister malgré un temps d’exposition très court.

Des gestes gracieux et gratuits

La baleine blanche des mers mortes, d'Aurélie Wellenstein (scénario) et Olivier Boiscommun (dessin & couleur), éditions Drakoo

Parlons du dessin, enfin. Des planches aux dominantes parfois bleues comme le fond de l’océan, parfois rouge comme les déserts, souvent entre les deux. Des lumières poétiques. Des gestes et poses charmants, totalement gratuits (comme cette gracieuse séance de balançoire à laquelle l’héroïne s’adonne), qui donnent corps et âme aux personnages. Olivier Boiscommun développe ici une palette de talents différente de ce qu’il a fait sur d’autres projets, et c’est très rafraichissant.

Au final, rien de parfait là-dedans, la perfection n’étant pas de ce monde. Peut-être pas non plus de quoi faire un best-seller, la proposition n’étant pas calibrée pour séduire tout le monde. Mais beaucoup de sincérité, de charme, d’envie de montrer quelque chose de différent. Et au final, une bande dessinée très plaisante, qui saura sans doute trouver un public adepte d’histoire écologiques, poétiques et oniriques.

La baleine blanche des mers mortes, d’Aurélie Wellenstein & Olivier Boiscommun, Drakoo


Illustrations © Aurélie Wellenstein / Olivier Boiscommun / Drakoo

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