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par Otxoa Fernandino - le 24/11/2022
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par Otxoa Fernandino - le 24/11/2022

The Ex People : Croisade pour le droit d’exister

À travers les aventures de sept fantômes en quête d’existence, Stephen Desberg et Alexander Utkin proposent ici la lutte émancipatrice d’une équipe de parias dans un univers de fantasy historique.

1271, aux temps des Croisades, on suit une équipe d’aventuriers, nommée les Ex-People. Elle est composée de sept fantômes, des personnes qui ne sont plus. Le groupe se dirige vers Jérusalem, avec l’objectif de rencontrer Dieu, — leur dernier espoir — pour pouvoir avoir le droit d’exister à nouveau, après une mort résultant d’une grande injustice. 

Nous commençons l’histoire en plein milieu de leur quête, mais le tome revient très vite sur l’histoire de la formation de la troupe d’aventuriers. Le récit est entrecoupé de flashbacks se concentrant sur un personnage à la fois. Ils permettent de comprendre les vécus et malédictions respectives des différents personnages, étoffant considérablement le background de chacun. De cette manière, le lecteur n’a pas l’impression de se retrouver face à un personnage fonction, d’un intérêt très relatif.  Bien au contraire, en étoffant les backgrounds des personnages, le lecteur ressent beaucoup plus d’empathie à leur égard.  

Le parallèle avec une autre équipe de parias, les X-Men, peut se faire de facto, dès la lecture du titre. Qui plus est, les deux œuvres ont comme point commun qu’elles sont, à leur manière, une métaphore de personnes mises au banc de la société, qui luttent pour leur droit à la différence. Dans le cas des Ex-People, l’accomplissement de leur lutte semble devoir passer par l’aval de Dieu, l’instance ultime. Le contexte dans lequel se déroule le récit, durant les Croisades, avec les dérives religieuses qu’on lui attribue, renforce ce sentiment d’exclusion et contribue à l’ambiance du récit. 

© Stephen Desberg / Alexander Utkin / Grand Angle

L’alchimie de l’équipe créative

On retrouve dans cet album les lubies du scénariste du Scorpion, concernant les dérives de la religion chrétienne, qui renforce ici la métaphore de l’oppression sociétale contre les personnes discriminées, du fait de leurs différences. 

L’association avec le dessinateur russe Alexander Utkin (Le Roi des Oiseaux, La Princesse Guerrière), permet de donner à cette fable au propos sérieux, un côté plus joyeux, plus enthousiaste. Comme indiqué sur la page de son éditeur britannique, Utkin travaille principalement au crayon, puis scanne sans faire d’ancrage pour faire la couleur directement. Cela lui donne à ses planches cet aspect très crayonné, appuyé par une palette de couleurs chatoyantes, pour un rendu très colorée. 

Un traitement qui colle parfaitement aux personnalités bien trempées de notre bande de joyeux drilles. Néanmoins, on pourra reprocher à ce premier tome un découpage assez classique, et un sentiment de frustration pour connaître le dénouement de l’intrigue car celui-ci est très introductif. 

The Ex-People est une magnifique ode à la différence, interprétée par une équipe créative travaillant parfaitement de concert. On attend juste une chose : l’arrivée du T2, pour connaître le dénouement. 

The Ex-People, T1 / 2, par Stephen Desberg & Alexander Utkin, Grand Angle


Illustration principale et couverture :  © Stephen Desberg / Alexander Utkin / Grand Angle

© Stephen Desberg / Alexander Utkin / Grand Angle
© Stephen Desberg / Alexander Utkin / Grand Angle
© Stephen Desberg / Alexander Utkin / Grand Angle
© Stephen Desberg / Alexander Utkin / Grand Angle
© Stephen Desberg / Alexander Utkin / Grand Angle
© Stephen Desberg / Alexander Utkin / Grand Angle
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