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par Republ33k - le 27/11/2015
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par Republ33k - le 27/11/2015

Undertaker - tome 2, la critique

Ecoulé à plus de 50 000 exemplaires, le premier tome d'Undertaker ramenait le western sur le devant de la scène franco-belge avec un album d'une impressionnante qualité. Forcément, comme tous ces nombreux lecteurs, nous attendions donc sa suite au tournant, et sans vous le cacher plus longtemps, elle sera, à peu de choses près, à la hauteur de nos espoirs.

Il faut dire qu'après un bref petit flashback qui prendra tout son sens quelques pages plus loin, ce second tome, intitulé La Danse des Vautours, ne passe pas par quatre chemins, et nous replonge directement dans l'action, de la plus belle des manières : un braquage à la mexicaine, qui n'aurait rien à envier au plus western des Tarantino. Une scène qui nous prouve une nouvelle fois que ce bon Xavier Dorison est un vrai caméléon lorsqu'il s'agit de distiller son style dans un genre très identifié. Plus encore que dans le premier tome, qui était finalement d'un élégant classicisme, le scénariste fait ici état de sa parfaite compréhension des codes du Western, qu'il soit spaghetti ou non.

D'ailleurs, Dorison épouse, dans cet album, un peu plus l'aspect fantasque de son histoire et de son personnage, sorte d'avatar de la mort qui ne se soucie guère de l'ordre et de la morale, et qui parle plus volontiers avec son vautour de compagnie qu'avec ses pairs. Une certaine originalité qui donne toute sa saveur à la série et à ce personnage charismatique, mais qui flirte parfois avec le loufoque. Les amateurs d'humour noir apprécieront, les plus pointilleux risquent de tiquer.

Mais qu'à cela ne tienne, cette Danse des Vautours, si elle est bourrée d'action et de situations cocasses, n'est pas gratuite, et profite de chacun de ses rebondissements pour faire passer d'intéressants messages. Nihiliste au possible, notre "Monsieur Crow" est le parfait prétexte pour philosopher, au détour de dialogues assez bien ciselés. Parfois un peu trop bavard, le scénariste reste ici fidèle à son style, et parvient à renseigner l'intrigue tout en développant un discours assez riche.

Propos toujours aussi bien enrobé par les dessins de Ralph Meyer, au sommet d'un style franco-belge aussi classique qu'impressionnant, qui nous gratifie de planches superbes, quand elles ne vous coupent pas purement et simplement le souffle.

Les amateurs du neuvième art qui sont du genre à mettre la priorité sur les dessins en auront assurément pour leur argent, même si l'intrigue, qui se déroule souvent dans des décors similaires, ne permet pas à Meyer de faire une pleine démonstration de ses talents. A fortiori, se sont les très jolies couleurs de Caroline Delabie qui sont également répétitives, même si sa très belle palette d'oranges est un bonheur pour les yeux.

Conclusion plus que satisfaisante et souvent impressionnante du premier diptyque d'Undertaker, La Danse des Vautours est un album d'excellente facture, qui prend ce qu'il y a de meilleur dans le classique pour mieux le mélanger à des propros et des idées assez modernes - les références cinématographiques ne trompent pas.
Un superbe représentant de ce que le franco-belge est capable d'être en 2015, doublé d'un futur cadeau évident au pied du sapin.

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