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Archive 9ᵉArt
par Republ33k - le 8/09/2016
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par Republ33k - le 8/09/2016

Les Archives de la Suicide Squad - Tome 1, la critique

Si vous avez aimé le film Suicide Squad de David Ayer, cette chronique et l'album qu'elle prend en sujet sont faits pour vous. Et si vous ne l'avez pas aimé, ce premier tome des Archives de la Suicide Squad est tout autant fait pour vous : c'est la beauté de la première véritable série consacrée à l'équipe qui évoluait, à l'époque, sous la plume de John Ostrander et le crayon de Luke McDonnell.

Grâce aux bons soins d'Urban Comics, il est désormais possible de poser nos yeux sur ce run mythique de l'histoire éditoriale de l'équipe et de ses personnages les plus fameux, dont Deadshot, Amanda Waller ou encore Rick Flagg : désolé pour les fans de Harley Quinn, elle ne faisait pas partie de la bande à l'époque, ce qui n'empêche pas le titre d'être tout bonnement passionnant.

Tout d'abord, parce que John Ostrander maîtrise à la perfection ses personnages. Toujours très bien caractérisés, par une exposition habile qui force encore le respect, près de 30 ans après sa parution, ils intéragissent entre eux d'une manière aussi naturelle que savoureuse, le scénariste jouant bien sûr sur l'appartenance de ses personnages au camp "des méchants". Du moins, c'est dans cette catégorie qu'on les classe avant d'attaquer la lecture.

En effet, la seconde force des récits d'Ostrander est de questionner, à tout moment, la moralité de tous les personnages convoqués, qu'ils représentent le bien, comme un président des Etats-Unis (Ronald Reagan) parodié, le mal, comme le plus grand salaud de cette histoire, Captain Boomerang, ou une certaine forme de neutralité, incarnée, notamment, par Amanda Waller.

Au-delà des personnages, ce sont également les missions qui leur sont confiées - de l'interventionisme en territoire Russe en pleine guerre froide à l'assassinat d'un baron de la drogue en passant par des manœuvres politiques pour le compte d'un sénateur verreux - qui invitent le lecteur à réfléchir aux tenants et aboutissants d'un concept aussi dingue que celui de la Task Force X, nom de code de la Suicide Squad.

Ajoutez à cela un certain sens du spectacle, toujours d'actualité malgré une colorisation et des compositions qui accusent un peu le coup de leur âge, et des personnage attachants, et vous obtenez une lecture assez parfaite, très divertissante, soulevant de nombreuses questions et rythmée par des protagonistes hauts en couleurs, qu'ils fassent partie de la Suicide Squad ou de son entourage - l'un des atouts de ce run étant de s'intéresser, aussi, aux fonctionnaires derrière le projet, comme les psychologues de l'équipe.

Et si les dessins de Luke McDonnell pourraient effrayer certains d'entre-vous, le vrai défaut de cet album provient avant tout de son édition. Non pas qu'Urban Comics nous offre un travail bâclé, mais au contraire, il est presque trop exhaustif, puisqu'il compile aussi des crossovers et autres épisodes parallèles mettant en scène les personnages de l'escouade, dispensables, pour la plupart. Dans le même ordre d'idée, les deux derniers chapitres de ce premier volume, très cosmiques dans leurs thèmes, jurent avec un ensemble très réaliste et géopolitique. Quelques heurts qu'on pardonnera à la lecture d'un titre tout bonnement historique.

Que vous aimiez ou non le film sorti en salles il y a peu, que vous soyez ou non intéressés par le concept derrière la Suicide Squad, ce gros morceau d'Histoire est une véritable démonstration en termes de narration à plusieurs personnages et de richesse thématique. Un gros morceau de l'histoire de DC qu'on ne saurait que trop vous conseiller.

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