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par Strafeur - le 6/01/2016
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par Strafeur - le 6/01/2016

Les Enfants de la Baleine, Tome 1 - La critique

Certains mangakas travaillent par paire, à l'image d'Ohba et Obata (Death Note, Bakuman) qui se partagent le scénario et le dessin, d'autres, plus majoritaires, travaillent seuls avec quelques assistants. Et puis, il y a une zone d'entre deux, là ou Abi Umeda, la mangaka derrière le titre Les Enfants de la Baleine, vient se glisser.

En effet, elle s'est appuyée sur un récit acheté dans une boutique spécialisée dans la vente de scénarios libres de droit (oui oui ça existe) qu'elle a ensuite remanié afin de proposer le récit aujourd'hui publié par Glénat.

D'après cette dernière, qui illustre ce choix en fin de tome avec beaucoup d'humour, ce "tas de feuilles encombrant" serait l'oeuvre d'un étranger qui l'aurait fait traduire en japonais par l'un de ses proches où il y raconte en détail la vie sur un bateau-ile.

On y suit Chakuro, le scribe de la Baleine de Glaise, bateau-ile vogant sur un océan de sable qui semble avoir recouvert la Terre. C'est d'ailleurs ce dernier qui occupe la place de narrateur, nous plongeant rapidement dans un univers poétique et épuré rappelant un certain Nausicaa, le tout appuyé par le dessin aux traits fins d'une Umeda pleine de talent.

Si la richesse de ce monde est une qualité, le nombre d'informations à ingérer laisse place à un flot d'exposition bien trop bavard alors qu'il aurait pu tout aussi bien fonctionner en laissant place au silence, qui se serait alors parfaitement fondu dans cet univers.

La clé du récit repose sur l'utilisation du saimia, sorte de pouvoir surnaturel dont les marqués (les porteurs) tirent la force de leurs sentiments mais les condamne à un espérance de vie d'une trentaine d'années. En opposant deux visions très distinctes sur l'utilisation de ce dernier, la mangaka met en lumière le tabou japonais qu'est l'exposition des émotions de la plus belle des manières. 

De plus, elle n'hésite pas à pointer du doigt le système politique en introduisant un conseil d'anciens, détenteurs de certaines vérités sur les origines de ce monde de poussière qu'ils cachent à leur population, n'hésitant pas à s'octroyer leurs pouvoirs dès la naissance et à user de subterfuges pour le conserver (tiens tiens). D'ailleurs, l'impression de ne pas savoir tout ce qui se passe est  parfaitement maîtrisée, alternant les révélations et les questionnements que Chakuro nous délivre tout au long de ce premier tome.

Classé dans le catalogue seinen de l'éditeur français, il faut attendre les vingts dernières pages pour avoir la justification de ce choix. En effet, ces dernières nous laissent face à un cliffhanger pour le moins surprenant, froid, violent et totalement assumé par l'auteure qui vient réveiller notre curiosité pour un titre jusqu'alors (trop ?) tranquille. L'impatience d'avoir en main le second tome se fait alors sentir et l'on a hâte de découvrir ce que Les Enfants de la Baleine nous réservent dans le futur.

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