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par Otxoa Fernandino - le 9/12/2022
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par Otxoa Fernandino - le 9/12/2022

Sōten No Ken : Le retour du duo originel dans le passé de Ken le survivant  

Avec Sōten No Ken, Tetsuo Hara et Buronson réalisent une préquelle de Hokuto No Ken qui prouve qu’une série dérivée d’un manga populaire peut renouveler l’expérience, tout en restant dans les standards de qualité de la série originale.

Hokuto No Ken fait partie de ces mangas du Shonen Jump, à l’instar de Dragon Ball et de Saint Seiya, qui ont cartonné dans les années 80. Et comme ces mangas dont la popularité a perduré, il a eu le droit à des séries spin-off, suites ou autre préquelles, pour prolonger le plaisir et étoffer l’univers.

Publié dans le magazine Weekly Comic Bunch entre 2001 et 2010 au Japon, Sōten No Ken a la particularité de proposer un préquelle très différent du manga d’origine et surtout  par l’équipe créative originale : Tetsuo Hara et Buronson. Publié une première fois en 22 volumes chez Panini Manga, c’est chez l’éditeur Mangetsu que la préquelle revient, dans une nouvelle édition.

On suit Kenshiro Kasumi, surnommée “Yang Wang” (“Le Roi des Enfers”) et 62ème héritier du Hokuto Shinken dans la Chine des années 30, quelques décennies avant le début de Hokuto No Ken. Alors que Kenshiro officie en tant que professeur dans un lycée pour filles au Japon, son passé refait surface. Il apprend que ses anciens camarades du syndicat de Jade ont été massacrés par l’Union du Pavot sanglant, un gang rival que l’on croyait vaincu par Kenshiro. Il décide alors de se rendre pour Shangaï, dans le but d’éradiquer cette menace une bonne foi pour toute, et tenter de retrouver des camarades encore en vie. 

Un changement d’ambiance déroutant mais original 

Même si le Kenshiro Kasumi de Sōten No Ken semble être un copié collé du Kenshiro de Hokuto No Ken, sur certains éléments de caractérisation, la ressemblance s’arrête là : ce Kenshiro semble plus taquin et enjoué.

© 2001 by TETSUO HARA and BURONSON / COAMIX

En termes d’ambiance, on abandonne les terres arides et irradiées pour se rendre dans le Shanghai des années 30. On passe donc d’une ambiance post-apocalyptique, avec des gangs de pillards aux guerres intestines entre gangs mafieux et politiques corrompus, sur fond de trafic d’opium. De cette manière, on a plus de diversité dans les décors. Le fait d’inscrire son récit dans une réalité historique le rend plus crédible, d’autant plus que le manga nous pose le contexte géopolitique de l’époque. 

Niveau dessin, on voit que Tetsuo Hara est monté d’un cran. Il y a un plus grand nombre de trames et d’ombres, donnant plus de relief à son dessin. Et n’oublions pas des scènes de combats encore plus explosives et dynamiques que dans Hokuto No Ken.

Concernant les personnages, on reconnaît facilement leurs intentions via la façon dont ils sont dessinés, souvent par des expressions faciales très bien représentées, ou plutôt caricaturales pour représenter les chefs de gangs de l’Union, pourris jusqu’à l’os. 

Même si au premier abord, Sōten No Ken semble être une préquelle de commande d’un manga populaire, il n’en est rien ! En plaçant son récit dans une temporalité où l’apocalypse nucléaire n’a pas encore eu lieu, Tetsuo Hara et Buronson proposent une préquelle qui ne manque pas d’originalité et étonnera les lecteurs de Hokuto No Ken, comme les nouveaux lecteurs qui peuvent découvrir l’univers par ce titre. Qui plus est, la qualité de la prestation graphique de Tetsuo Hara est montée d’un cran, pour le plus grand bonheur de nos rétines. 

Sōten No Ken, par Tetsuo Hara & Buronson, Mangetsu (cinq tomes disponibles)

Traduit par Odilon Grevet


Image de couverture & extraits : © 2001 by TETSUO HARA and BURONSON / COAMIX

© 2001 by TETSUO HARA and BURONSON / COAMIX
© 2001 by TETSUO HARA and BURONSON / COAMIX
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