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Édito
par Thomas Mourier - le 5/06/2023
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par Thomas Mourier - le 5/06/2023

Shōnen ! & Shōjo ! Interview de Julie Proust Tanguy qui dirige ces ouvrages d’études sous forme de beaux livres

Encore 5 jours pour soutenir Shōnen ! & Shōjo ! sur Ulule, projet qui a déjà passé le cap des 200%, pour augmenter ces livres collectifs sur le manga de textes et images inédites. Entretien avec celle qui dirige ces ouvrages et qui en signe les textes clefs.

Deux livres de 270 pages plus des livrets bonus obtenus grâce à la campagne, deux mooks de luxe qui s’interrogent sur les Shōnen & Shōjo au sens large, de leurs définitions à leur réception en France, en passant par leurs évolutions ou œuvres clefs ; voici ce que proposent les Moutons électriques qui a réuni huit auteurices : Julie Proust Tanguy, Tony Sanchez, Sophie Charpentier, Morgan Thomas, Elias Campos, Justin Kwedi, Samuel Minne et Maxime Gendron.

Photo de l’autrice ©Julie Proust Tanguy

Pour en savoir plus, alors que les sommaires seuls ont été dévoilés, nous avons eu envie d’interroger Julie Proust Tanguy qui dirige ces beaux livres.  Autrice de plusieurs ouvrages chez le même éditeur, Japon ! Panorama de l’imaginaire japonais et Hayao Miyazaki, nuances d’une œuvre elle est également professeure de lettres classiques et critique. 

Cartographier le Shōnen et le Shōjo n’est pas chose facile, surtout vu de France où notre vision est un peu différente du Japon, d’où vient cette envie ?

Julie Proust Tanguy : Elle provient de mon éditeur, qui se spécialise dans l’imaginaire sous toutes ses formes : publication de romans et d’essais. Depuis quelques années, il se tourne vers le Japon : on trouve, notamment, dans son catalogue mon essai Japon ! Panorama de l’imaginaire japonais, mais aussi Hayao Miyazaki Nuances d’une œuvre et Mamoru Oshii – Rencontre(s), deux ouvrages collectifs auxquels j’ai participé. 

C’est donc tout naturellement que l’idée de s’adresser plus spécifiquement à un mode de narration typiquement japonais, à savoir le manga, est venue et que mon éditeur m’a proposé de diriger ces deux ouvrages sur deux catégories de prépublication.

Comment avez-vous composé ces livres pour répondre aux défis que posent la cartographie de ces catégories de prépublication ?

J. P.T. : Il y a de nombreux livres qui fleurissent autour du manga, ces dernières années : certains favorisent des approches encyclopédiques, d’autres une vision historique très généraliste, d’autres des études précises d’auteurs… J’ai pris le temps d’étudier ce qui était dans ma bibliothèque mais aussi en librairie, pour pouvoir proposer des anthologies qui se démarqueraient de ce qui existe déjà.

Je voulais créer des panoramas qui ne feraient pas que refléter l’actualité ou s’intéresser, au contraire, à des aspects du mangas qui sont déjà bien connus ; je souhaitais également une vision qui ne soit pas uniquement occidentale (et par conséquent biaisée), mais des essais qui feraient dialoguer vision japonaise et réception en France.

Au final, les deux anthologies mélangent un peu tout cela : on y trouve des approches thématiques, des approches historiques, des études de mangakas… le tout dans une vision franco-japonaise, si j’ose dire.

Vous êtes plusieurs à écrire, pouvez vous présenter un peu l’équipe ?

J. P.T. : C’est un joyeux melting-pot de passionnés qui ont tous des parcours différents : certains sont issus du milieu du cinéma, d’autres de la traduction japonaise, de la librairie, de l’édition, de l’enseignement, du graphisme, du journalisme… Si certains ont déjà publié des articles (chez mon éditeur, par exemple!), pour d’autres, ce sera une première publication : j’ai voulu offrir un tremplin à des voix qui sont peu connues, qui ne sont pas forcément actives sur les réseaux sociaux, mais qui n’en sont pas moins érudites et passionnantes.

À la lecture du sommaire, on a l’impression d’être proche d’un mook, d’une plongée à un instant T sur le sujet, à qui s’adressent ces livres ?

J. P.T. : Si certains articles sont proches de l’instant T, pour reprendre votre formule, d’autres ont une vocation plus pédagogique, dans le sens où ils éclairent certains aspects de l’histoire du manga ou la manière dont il a toujours servi de miroir grossissant à certains aspects de la culture ou de la société japonaise.

Les livres s’adressent aux néophytes et aux passionnés : le but est à la fois de nourrir la curiosité de quelqu’un qui commencerait à découvrir le manga et qui ne saurait par quel bout s’y prendre, que de dialoguer avec une communauté de fervents lecteurs. Nous oscillons donc entre vulgarisation et analyse plus poussée.

Est-ce que c’est une collection qui est appelée à grandir avec d’autres focus ?

J. P.T. : En fonction du succès des deux premiers volumes, il est en effet prévu d’agrandir la collection. Je serais très heureuse de diriger un Josei ! ou un Seinen !

Pour ce type de livre, l’iconographie est toujours complexe, comment seront illustrés les livres ? 

J. P.T. : Elle reposera sur un mélange de photos prises au Japon, de photos d’objets collectors issus de collections privées et de couvertures de mangas. Il n’y aura pas d’extraits de mangas, par contre, car le droit japonais est très retors pour ce qui est des citations.

La campagne Ulule a déjà doublé son objectif, qu’allez-vous ajouter au sommaire de ces livres ? 

J. P.T. : On espère encore pouvoir rajouter des rabats pour la couverture et quelques pages supplémentaires (des illustrations, notamment). Il reste encore quelques jours pour nous aider à atteindre cet objectif !

On espère que cet entretien a aiguisé votre curiosité et si, comme moi, vous êtes intéressés par le projet et par ce type d’ouvrage, vous pouvez contribuer ici avant vendredi 9 juin pour aider l’éditeur et les auteur.trice.s.


Toutes les illustrations sont ©Les Moutons électriques

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