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par Republ33k - le 14/07/2015
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par Republ33k - le 14/07/2015

Batman Tome 6, la critique

Pour son sixième tome dans la collection Renaissance d'Urban Comics, Batman s'offre un album en forme de pause, qui compile plusieurs numéros en forme de stand-alone a priori dispensables. Un poil décevant à première vue, mais finalement, ce tome sobrement intitulé "passé, présent, futur." se révèle très plaisant, rafraîchissannt, même, ce qui est plutôt bienvenu en plein été.

On commence avec un premier chapitre qui sera finalement le plus lié à la continuité Batman de tout cet album. La mort d'un certain Damian Wayne a laissé des traces dans l'esprit du croisé en cape, et il entend faire son deuil d'une manière bien peu orthodoxe, en passant sa colère sur tous les vilains et autres petites frappes de Gotham. Un océan de haine que nous présente un Scott Snyder en pilote automatique, dans une narration classique mais efficace, qui fait la part belle à l'un des successeurs potentiel du sidekick au R majuscule. Rien de très remuant pour commencer, et on pourrait redouter, à ce stade de la lecture, un album teinté de flemme et fait de bonus dispensables.

Mais Urban Comics a sans doute senti le potentiels des multiples à côtés qui séparent les arcs narratifs de Scott Snyder, et nous offre un ouvrage plutôt bien conçu. En témoigne les troisième et quatrième chapitres, qui rassemblent deux back-up (une histoire bonus qui conclue un fascicule, du côté des Etats-Unis) de James Tynion IV et Alex Maleev, pour notre plus grand plaisir. Une drôle et sombre d'histoire de sorcellerie, qui nuance sa noirceur par l'arrivée d'un Superman assez bien écrit. Ajoutez à cela les dessins de Maleev, et vous obtenez une pause assez bienvenue entre les planches d'un certain Greg Capullo, qui fait toujours l'affaire, sans pour autant se réiventer dans chaque numéro : le dyptique sur Gueule d'Argile inclus dans cet album nous le montre bien.

Bien heureusement, la quasi-totalité de ce cinquième tome nous offre les planches de nouveaux dessinateurs, loin de démériter face au plus grand fan de Black Label Society. On retrouve ainsi Wes Craig pour un numéro spécialement consacré aux mesures de sécurité de l'Asyle d'Arkham - ça n'a l'air de rien comme ça mais c'est tout bonnement passionant - Matteo Scalera (Black Science) le temps d'un épisode intimiste et diablement bien dessiné, et Sean Murphy (The Wake) à l'occasion du numéro anniversaire Detective Comics #27 (première apparition du Batman, faut-il le rappeler).

Et ce sont bien ces deux numéros qui méritent votre d'attention. D'une part parce qu'ils sont parfaitement dessinés, Scalera et Murphy pouvant prétendre à la succession de Capullo sans aucun problème, mais surtout parce qu'ils proposent deux types d'écriture radicalement différents pour un Scott Snyder sur Batman. Ici, l'auteur, qui a tendance à se perdre au fil des numéros, nous livre d'abord une histoire courte et introvertie, qui n'est pas sans rappeler son excellent run sur Detective Comics (Batman : Sombre Reflet chez Urban Comics), puis se permet de réinventer le concept du chevalier noir le temps d'un numéro tout à fait experimental, qui tient plus de Matrix que des aventures du chevalier noir. Un salutaire pas en arrièrent et un sublime pas en avant pour le scénariste, jamais aussi bon que sur des histoires courtes.

Si l'envie complétiste d'Urban Comics, qui commence à combler les trous entre les arcs narratifs des personnages DC avec des tomes pleins de tie-ins et autres back-ups nous fait un peu peur, elle trouve tout son sens avec cet album frais et vous proposant des histoires très variées autour du mythe Batman. Un tome anthologique mais pas dispensable pour autant !

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