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par Sullivan - le 12/10/2015
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par Sullivan - le 12/10/2015

Levius - Tome 1, la critique

Tournée vers les titres plus adultes et qui ont malheureusement plus de chance de passer inaperçus parmi le déluge de sorties hebdomadaires de mangas, la collection Big Kana ne manque pas de trésors que vous devez vous empresser de découvrir, avec Mushishi, Monster, Pluto, Me & The Devil Blues, Bonne Nuit PunPun! et j'en passe. Et la bonne nouvelle du jour, c'est que Levius du prometteur Haruhisa Nakata (que l'on avait découvert grâce à Red Bull, ça ne s'invente pas) a tout d'un grand et s'insère parfaitement au milieu de ces géants. Pas de surprise toutefois, puisque l'éditeur est allé le chercher du côté de Gekkan Ikki, l'un des fleurons du magazine de prépublication.

Parce qu'il est possible de faire de fabuleux seinen dans des mondes de Science-Fiction, l'auteur fait ici le pari de développer une histoire ô combien humaine dans un monde post-apocalyptique ou la boxe mécanique est devenu sport national, tout en débutant son récit par une carte du monde digne de ses heures passées sur les meilleurs RPGs des années 90. Et si tout nous porte à croire que le monde de Levius gagnerait à être developpé dans ses moindres recoins, Nakata nous prend à revers et nous offre finalement un contexte très cadré sur Levius et son oncle, le mystérieux Zack.

Héritier direct de Yukito Kishiro et de son Gunnm, Levius nous promène dans un univers au design très personnel qui sent bon la rouille et la violence, le tout sous le trait hyper fin d'un auteur qui sait parfaitement faire évoluer ses personnages et leur ressenti au fil des cases, nous livrant par ailleurs des dialogues qui sonnent parfaitement vrais après l'exercice de la traduction, chose suffisament rare pour être signalée. 

Hyper dynamique, la technique du jeune auteur lui permet aussi de livrer des combats d'une violence presque palpable, le tout habité par ce sentiments de lassitude et de rejet d'un héros désabusé, jusqu'à ce que l'occasion d'en découdre pour les bonnes raisons se présente. C'est avec cette fluidité caractéristique aussi bien dans le dessin que dans son rythme et sa façon de jouer avec le flashback que Haruhisa Nakata déroule ce premier volume si poétique, pour nous laisser mariner quelques longs mois sur un cliffhanger certes déjà vu, mais terriblement excitant pour un second tome que l'on espère vite voir sortir.  

Hyper prononcé et assumé dans son approche, Levius fait office de magnifique tranche de vie dans un univers aussi riche que profond, et dans lequel notre héros trouve toute son essence. Poétique, fin et riche, le titre de Big Kana est aussi capable de sortir les crocs, en témoigne la dernière partie absolument fabuleuse de ce volume, où toute la technique d'Haruhisa Nakata se met à l'oeuvre d'un bouquet final fabuleux pour les yeux. Et la confirmation que Big Kana reste l'une des meilleures collections sur le marché. 

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