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par Rémi I. - le 8/06/2020
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par Rémi I. - le 8/06/2020

Parasite : addictif et indémodable

Avec la réédition de Parasite, les éditions Glénat remettent sur le devant de la scène un mangaka talentueux injustement boudé par le lectorat français.

KISEIJU © 1990 Hitoshi Iwaaki / Kodansha Ltd.

Avec son tirage dépassant les 15 000 000 d’exemplaires au Japon, Parasite est sans aucun doute l’un des titres les plus marquants des années 90. Prépubliée dans l’exigeant magazine Afternoon, la série a décroché le Prix Kodansha en 1993. Hitoshi Iwaaki, l’auteur, a depuis remporté les prix les plus prestigieux pour un auteur de manga avec sa série historique Historiē (inédite en France). Ancien assistant de Kazuo Kamimura, c’est à 30 ans et seulement 5 ans après ses débuts en tant que professionnel qu’il signe Parasite, sa deuxième série qui le consacrera rapidement comme un des auteurs phares de sa génération.

Un seinen addictif et indémodable

Dans cette histoire, des parasites extraterrestres arrivent sur Terre, rentrent dans le corps des êtres humains et prennent possession de leur enveloppe charnelle. Alors que leurs congénères se déchaînent et que leurs actes font la une des journaux, certains parasites sont en échec. C’est le cas de Migy, parasite ayant raté la prise de contrôle du contrôle du corps de Shinichi. Depuis lors, l’extraterrestre et l’humain cohabitent dans le même corps tout en gardant tous les deux leurs conscience et capacités propres.
Plus de 30 ans après ses débuts, cette série est incroyablement addictive et moderne, autant dans son propos que dans sa réalisation. Si le dessin a un petit côté rétro, c’est surtout dû à la pâte graphique propre à l’auteur, et non à sa technique de dessin qui est véritablement accomplie. Il est d’ailleurs aussi surprenant de voir à quel point l’auteur utilise une narration cinématographique très efficace et qui n’a pas vieilli pas avec le temps. Ses représentations de l’action, ses enjeux et ses mises en scène n’ont rien à envier aux plus efficaces des titres d’action actuels.


Thématiques fortes et développements psychologiques

KISEIJU © 1990 Hitoshi Iwaaki / Kodansha Ltd.

Derrière son aspect immédiatement visible de thriller fantastique teinté de body horror, Parasite est loin d’être une simple série d’action. Les premières pages ouvrent d’ailleurs le récit avec des questions qui mettent le doigt sur les dysfonctionnements de l’humanité. L’auteur y questionne le comportement humain vis-à-vis de son environnement, de ses semblables, des autres espèces et de sa planète. Avec son propos engagé, l’auteur développe en parallèle ses personnages. La psyché de chacun d’entre eux est traitée avec attention et interroge les notions de bien, de mal et de libre arbitre.

Nouvelle édition

Publiée pour la première fois en France au début des années 2000, cette série avait eu le droit au sens de lecture japonais, mais pas au format un peu plus large généralement dédié au seinen. Avec cette nouvelle édition, les éditions Glénat gardent le format habituel de leur collection seinen, mais proposent les belles pages couleur du mangaka. Les 10 tomes originaux sont ici condensés en 8 volumes un peu plus épais. Comme on a pu le voir avec les rééditions des excellents Blame ! ou Ranma ½, les éditions Glénat utilisent un papier de qualité un peu supérieure, mais leur jaquette trop fine est bien trop fragile. En résulte une édition entre une deluxe et un volume classique de l’éditeur.

Néo Parasite : un recueil hommage en demi-teinte

À l’occasion de la réédition de Parasite, les éditions Glénat proposent un ouvrage dans lequel de prestigieux mangakas rendent un hommage à ce monument des années 90. Se succèdent 12 auteurs dont Moto Hagio, Hiroki Endō, Hiro Mashima ou encore Akira Hiramoto. Comme tout recueil, le résultat est très hétérogène, mais certaines visions valent le détour et prolongent ou retrouvent l’essence de l’œuvre originale. Ainsi, s’il n’est pas indispensable, il s’agit d’une curiosité qui pourra plaire aux inconditionnels.

On ne sait pas encore si l’éditeur publiera le deuxième recueil réalisé par les autrices de shôjo, mais nous sommes tout de même curieux de voir comment ces mangakas ont été influencées et rendent hommage à cette série mythique. Le résultat aura certainement de quoi interpeller !


KISEIJU © 1990 Hitoshi Iwaaki / Kodansha Ltd.
KISEIJU © 1990 Hitoshi Iwaaki / Kodansha Ltd.

Illustration principale : KISEIJU © 1990 Hitoshi Iwaaki / Kodansha Ltd.

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