Le 20 décembre dernier, on apprenait le décès de Annie Goetzinger à 70 ans. Cette grande dame de la bande dessinée franco-belge avait commencé sa carrière dans les années 70, et avait énormément expérimenté au fil du temps. Pierre Christin était son collègue de toujours : elle travaillait avec lui sur la série L'agence Hardy chez Dargaud, mais aussi sur de nombreux autres albums.
Depuis l'annonce de son décès, de nombreux hommages ont été rendus à l'auteure, et tant mieux. Lorsqu'elle a démarré sa carrière, les femmes étaient extrêmement rares dans le milieu de la bande dessinée, et Annie Goetzinger a dû probablement travailler dur pour être prise au sérieux. Le problème, c'est que ces hommages louent souvent sa "beauté", on la dit "faite pour plaire", "grâcieuse". On n'a pas eu idée de vanter la beauté de Gotlib ou de Taniguchi quand ils sont morts. Pourquoi cela entrerait-il en ligne de compte dans la carrière des femmes auteures ?
Fort heureusement, il y a un hommage qui m'a touchée, qui a loué son travail, sa persévérance, sa vie. Et cet hommage il vient justement de Pierre Christin. Dargaud a publié le texte écrit par l'auteur sur son site. Il y parle de tous ces moments où l'artiste a été précurseuse dans son milieu.
Annie a été l’une des toutes premières femmes – et d’ailleurs aussi des hommes - à rompre avec la narration et la mise en page classiques de la série, pour brosser des portraits de femmes construisant leur avenir comme elle construisait le sien, avec talent et exigence.
Pierre Christin prend ainsi le temps de présenter toutes les façons dont l'auteure a innové, testé, expérimenté. Un texte vraiment émouvant, à lire absolument par ici.








