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par Sullivan - le 9/01/2017
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par Sullivan - le 9/01/2017

Édito #55 : FIBD 2017, grise mine en Charente ?

Un an après l'appel au boycott tout à fait justifié suite à l'absence d'autrices au sein de la liste du Grand Prix du FIBD d'Angoulême, l'ambiance autour du plus grand festival de Bande Dessinée français semble être passée de la gronde générale à la moue la plus totale.

Et s'il faut bien avouer que les organisateurs de l'édition 2016 avaient fait fort avec une fausse remise de prix particulièrement malvenue qui lui a valu les foudres de la quasi-totalité des éditeurs de l'industrie de la BD en France, allant jusqu'à un second appel au boycott de la part de ceux qui font le paysage de la Bande Dessinée au quotidien, la remise en cause tant attendue des pratiques du festival accompagnée par un médiateur semble finalement avoir débouché sur une situation qui n'arrange personne : le désinterêt progressif pour le FIBD.

En effet, si on nous parlait il y a quelques mois de "réforme institutionnelle d'envergure" et d'un "profond changement dans la gouvernance du festival", il semblerait que les arcanes de l'administration aient eu raison des belles promesses puisque cette édition 2017 s'annonce certes avec la quasi-totalité des acteurs du marché (et avec le retour de Dupuis, qui accompagne Hermann, lauréat 2016 et président de cette nouvelle édition), mais aussi et surtout avec un net manque de volonté. 

Certes, l'édition 2016 pouvait compter sur le glamour et le progressisme d'un invité comme Katsuhiro Otomo pour parler à une génération plus jeune et à un spectre de spectateurs qui s'étend au-delà de celui des lecteurs, mais la présidence de Hermann à elle seule ne suffit évidemment pas à expliquer le peu d'engouement autour de cette nouvelle édition.

Il faudrait alors plutôt aller chercher du côté des éditeurs, qui pour certains avaient prévu d'aller au bout de leur idée et de ne pas prendre de stand en guise de message fort, s'étant finalement ravisés et s'étant tournés vers la solution d'un espace tenu par un libraire et vers moins d'auteurs invités. Une demi-mesure qui envoie un message clair au salon : si les changements viennent aussi lentement et avec aussi peu de clarté que les excuses suite au fiasco de l'année passée, pourquoi jouer le jeu et continuer à investir dans un festival qui fait payer plusieurs factures ? 

Vous me direz alors que les arcanes de l'organisation d'un festival qui pèse les intérêts de chacun toute l'année pour mieux exister n'intéresse que peu le (Poitou-)chaland qui vient simplement se balader dans les allées bondées du festival, et vous n'aurez pas tort. Sauf que vous êtes bien placés pour le savoir, la BD a du mal à vivre sur Internet et sa communication est majoritairement assurée par les éditeurs toute l'année. Ainsi, si ceux-ci ne vous donnent pas envie de venir sur place (à l'inverse d'un Rue de Sèvres qui promet une sublime exposistion consacrée au Château des étoiles, voire même de Panini et les auteurs Français et Marvel - malgré la nouvelle petite polémique suite à son annonce- par exemple),  quelle raison reste-t-il pour aller vous ruiner sous la bruine d'Angoulême lors de l'un des week-ends les plus froids de l'année ? Celle de croiser les acteurs majeurs de l'industrie autour d'une pinte ? C'est tout ce qu'on souhaite, car si le FIBD perd de sa superbe dans les allées, c'est toute l'ambiance de l'un de nos salons préférés, l'une des plus familiales, qui s'en retrouvera pénalisée.



Faudra-t-il alors revenir sur les rumeurs de la création d'un gros salon national par une assemblée d'éditeurs débarassés d'une organisation parachutée, du côté de Lyon ou de Montpellier ? On souhaite pour le bien-être d'une ville qui respire la BD toute l'année que pareille idée ne devienne jamais la priorité, et en attendant, on continue d'espérer que l'engouement pour le FIBD ne tarde pas trop à démarrer, à deux petites semaines du coup d'envoi de l'évènement. 

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