Alpha tient un café tellement peu fréquenté qu’elle peut se permettre de prendre son temps à rêver. Attendant le retour de son maître, ce robot humanoïde vit sa vie de la plus douce des manières. On la suit dans son quotidien, particulièrement banal. Dans son café, sur son scooter, seule ou accompagnée d’une poignée de personnages attachants.
À des années-lumière des récits post-apocalyptiques et robotiques qui nous ressassent bien souvent les mêmes histoires éculées, Escale à Yokohama nous invite au contraire à nous poser tranquillement à la campagne pour profiter du temps qui passe. Sans enjeux, sans péripétie particulière, dans une intention proche des titres comme Aria ou L’Homme qui marche, ce manga offre de précieux moments de lecture remplis d’une nostalgie positive et d’une mélancolie contemplative.
Avec son dessin intemporel véhiculant une poésie crépusculaire de ce monde à l’agonie étrangement calme, on est capté par la beauté de l’instant, l’impermanence de la vie.
Agrémentés des pages couleur de prépublication, les tomes de cette série se lisent avec une sérénité réconfortante. Ils sont transcendés par une danse, quelques photographies ou un morceau de musique qui nous cueillent par les sens et font éclore des émotions simples.
Escale à Yokohama de Hitoshi Ashinano, Meian
Sortie mars 2021
Illustration principale : YOKOHAMA KAIDASHI KIKO VOL.1 © Hitoshi Ashinano 1995
Traduction : Vanessa Gallon