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par Elsa - le 6/02/2017
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par Elsa - le 6/02/2017

Hilda et la Forêt de pierres, la critique

Hilda, Hilda... Rares sont les auteurs a avoir su créer un monde et une héroïnes aussi attachants que ne l'a fait Luke Pearson avec cette série, d'abord publiée chez Nobrow et désormais traduite chez Casterman

Un monde inspiré par l'Europe du Nord, ses décors et ses légendes, où la petite fille aux cheveux bleus, devenant progressivement adolescente, a le chic pour se mettre dans l'embarras, mais aussi un talent certain pour venir en aide aux petits êtres qui l'entourent.

De volume en volume, Luke Pearson nous offre la douceur réconfortante d'un monde où l'on se sent bien, tout en ne cessant d'expérimenter, de se réinventer, dans la forme de ses histoires. Cette fois-ci, Hilda et la forêt de pierre est le premier volume d'un diptyque.

"Hilda, file dans ta chambre !"

Les relations entre Hilda et sa mère sont tendues. L'adolescente assure à sa mère qu'elle va passer l'après-midi avec des amis ou à la bibliothèque mais préfère aller vivre des aventures aussi dangereuses que palpitantes. Sa mère sent bien qu'elle n'est pas tout à fait honnête et commence à lui en vouloir de constamment déserter la maison.

Mais même en étant punie et condamnée à rester dans sa chambre, Hilda voit l'aventure toquer à sa porte. Et cette fois-ci, malgré elles, c'est ensemble que mère et fille vont devoir se sortir du pétrin.

"Bon, on n'est pas obligés de rentrer tout de suite."

Dès la couverture, on retrouve le trait charmant de Luke Pearson. Il y a dans son dessin un peu naïf, rempli de créatures douces et fascinantes, une émotion qui rend Hilda et ses proches résolument attachants. On se régale des décors sublimes, des petits détails malicieux et de l'énergie folle qui se dégage pourtant des planches. C'est bien simple, lire Hilda c'est courir à toute vitesse, sans jamais cesser de s'émerveiller. L'auteur utilise tout l'espace que lui offre ses planches, très grands formats; pour offrir des pages très riches, avec un découpage changeant et hypnotisant. De volume en volume, l'auteur enrichit son découpage et nous offre des planches de plus en plus chargées et pourtant, aussi, de plus en plus efficaces et fluides. Dans ce nouveau tome, on découvre encore de nouveaux endroits et on se régale.

Côté histoire, les habitués de la série, dont chaque tome était jusque là un one-shot indépendant, seront sans doute un peu frustrés de voir ce volume se terminer par un cliffhanger, ce qui n'est pas annoncé. Mais le plaisir de lecture n'en est pas moins au rendez-vous. Sensible, drôle, survitaminée, cette nouvelle aventure est pleine de dangers, de rencontres surprenantes, tout en prenant le temps d'explorer en douceur la relation entre mère et fille, qui évolue au fil des tomes et qu'Hilda grandit. Luke Pearson raconte l'enfance et l'adolescence, l'envie d'indépendance, l'amour même dans les conflits avec beaucoup de finesse.

Hilda est une série pour les jeunes lecteurs, une série pour les grands aussi. Bientôt adapté en dessin animé pour Netflix, cette bande dessinée propose aux plus jeune une héroïne géniale et des aventures palpitantes et hilarantes. Pour les plus grands, c'est replonger instantanément dans le plaisir des livres qu'on lisait, enfants, en cachette à l'heure où l'on aurait déjà du dormir. Il n'est pas si fréquent de retrouver, adulte, cette sensation particulière, et peu d'auteurs savent nous les faire revivre comme sait le faire Luke Pearson.

Ce nouveau tome d'Hilda est une nouvelle pépite à rajouter à la bibliographie de Luke Pearson. Il faudra garder en tête que c'est ici un premier tome sur deux, pour s'éviter une frustration en fin de lecture. Mais on retrouve à nouveau tout le talent de l'auteur, raconteur d'histoire hors-pair que l'on suit avec délice même au fond des grottes les plus dangereuses.

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