En mai dernier, nous découvrions le premier tome de Kamarades, bande-dessinée historique mais pas trop, qui rejoignait le catalogue de Rue de Sèvres avec une histoire pour le moins intriguante, qui se poursuit ce-mois ci dans les rayons des librairies.
Pour le coup, la formule développée par le duo de scénaristes composé de Benoit Abtey et Jean-Baptiste Dusséaux reste la même : un mélange de romance et d'histoire avec un grand H. Et les deux lurons s'en tirent toujours très bien avec ces deux éléments, qui ne font pas toujours bon ménage, par ailleurs.

La romance (fictive) entre l'ancien révolutionnaire Volodia Ivanovitch et la princesse Anastasia continue, et se mêle à toujours plus d'événements historiques. Une idée assez intelligente, puisque leur relation nous sert de phare au milieux de toutes ces intrigues géo-politiques. Ce second tome internationalise en effet son contenu politique, vers l'Allemagne et sa toute jeune République de Weimar notamment, et les lecteurs les moins portés sur l'Histoire pourrait avoir du mal à se repérer dans cette poudrière.
Heureusement, la relation entre les deux personnages centraux de l'intrigue reste bien écrite. Elle génère ainsi de vrais repères pour le lecteur, qui profite aussi de moments plus doux et touchants. Un constat qui n'avait rien d'évident, au regard d'un contexte politique plus complexe et d'un rythme encore plus soutenu.

Et si on ne peut s'empêcher de noter de trop nombreuses ellipses, qui ont forcément tendance à euphémiser les événements Historiques qui servent de fond à la série, on remarque aussi que les deux scénaristes s'en tirent très bien avec la politilisation de leur romance. Quelques scènes, fortes de très beaux dialogues, permettent en effet aux auteurs de brouiller les lignes et d'offrir un tableau plus "gris".
Puisqu'on parle de tableaux, ceux proposés par Mayalen Goust sont toujours aussi impressionnants. La dessinatrice nous propose une nouvelle fois des planches d'une très belle fluidité, et qui accordent une place toute particulière à la symbolique, dans la couleur et la mise en scène, notamment. Le rythme s'accélerant dans ce nouvel opus, c'est aussi l'occasion pour Mayalen Goust de s'essayer à des planches plus musclées ou plus aériennes - littéralement - qui fonctionnent toutes très bien. Comme si le trait léger et doux de la dessinatrice exacerbait la tension de certains passages.

Si Kamarades continue de jouer avec l'Histoire - peut-être un peu trop parfois - la série a véritablement trouvé un concept intéressant, comme nous le prouve ce second tome, riche en rebondissements, et qui est toujours aussi agréable à l'œil.








