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par Elsa - le 23/01/2015
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par Elsa - le 23/01/2015

Le Grand Méchant Renard, la critique

Benjamin Renner est le co-réalisateur d'Ernest et Célestine. C'est aussi l'auteur, sous pseudo, de Un bébé à livrer aux éditions Warum (dans lequel on retrouvait déjà certains des personnages du Grand Méchant Renard). Il imagine ici une fable absolument truculente, pleine de malice et de bonne humeur.

"Je comprends pas ! Pourquoi ça marche pas ? C'est quoi mon problème ?"

C'est l'histoire d'un renard un peu nul pour faire le renard. À la ferme, tout le monde le connait et ses visites font partie de la routine. Il est plein de bonne volonté pour être méchant et effrayant, mais serait bien incapable de faire du mal à une mouche. Toutes ses tentatives pour capturer une poule virent au fiasco, jusqu'à ce que le loup décide de le coacher. C'est un échange de bons procédés : le loup est malin, mais, par contre, n'a aucune chance de s'infiltrer dans le poulailler sans risquer sa peau. Grace à ses bons conseils, le renard pourrait bien devenir la terreur de ces bois, le Grand Méchant Renard qu'il a toujours rêvé d'être.

Enfin il pourrait bien aussi tout rater, comme d'habitude.

"Peut-être parce que tu as l'air aussi costaux qu'une huître ?"

Ce Grand Méchant Renard est loin d'être rusé, mais il est incroyablement attachant. La galerie de personnages est parfaite, avec des héros crétins à souhait. D'ailleurs, l'auteur les pose en seulement quelques cases et ils ne cessent ensuite de tenir leur rôle à la perfection.

Les animaux ont ici des traits de caractères aussi humains qu'ils pouvaient en avoir dans les fables de La Fontaine, et on se régale devant ce chien flemmard et ces poules qui décident un jour de se rebeller contre l'ordre établi. Cette histoires est aussi une jolie manière de raconter les relations parents-enfants, avec des poussins absolument insupportables, totalement adorables, et très très chronophages.

Ça ne s'arrête jamais, les dialogues sont absolument hilarants, tout comme les situations, à l'absurde délicieux. C'est bien simple, on ne s'arrête pas de glousser, tellement tout sonne juste et vire au grand n'importe quoi à la fois. Benjamin Renner développe une histoire qui pourrait tenir sur un post-it, mais s'étale sur des pages et des pages, et on en redemande. Comme un strip de 180 pages qu'on aurait pas vu passer, ne nous laissant pas souffler et surtout jamais nous ennuyer une seconde.

Graphiquement aussi, c'est une réussite sur toute la ligne. Le trait plein d'énergie, un peu brouillon et débordant là aussi d'humour de Benjamin Renner fait mouche, avec des planches toutes simples, légères, qui donnent pourtant l'impression d'être devant un dessin animé. Rien d'étonnant à ce que le petit turbomédia imaginé pour la sortie de la bd fonctionne si bien : même sur des planches statiques, Le Grand Méchant Renard déborde de vie.

Le Grand Méchant Renard est donc une délicieuse surprise, une bande dessinée jolie, drôle et joyeuse qui fait du bien. Un seul regret ? Que ça soit déjà terminé. Ce bon moment a filé si vite qu'on serait presque triste de tous les quitter.

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