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Critiques
par Thierry Soulard - le 26/05/2021
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par Thierry Soulard - le 26/05/2021

Nautilus T1 : le théâtre des ombres, de Mathieu Mariolle et Guénaël Grabowski

Emprunter des personnages de Jules Verne et de Rudyard Kipling et les transposer dans une bande dessinée très moderne, c’est le pari de Nautilus. Pari plutôt réussi, notamment grâce au trait précis et fouillé de Guénaël Grabowski, qui commence là une carrière pleine de promesses.

Nautilus T1 : le théâtre des ombres, de Mathieu Mariolle et Guénaël Grabowski

Le capitaine Némo est encore aujourd’hui l’un des personnages les plus connus de la littérature. 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne, dans lequel il apparaît pour la première fois, a été publié en 1869, mais est aujourd’hui le 5e livre le plus traduit au monde (et il a bien évidemment été adapté en BD).

Kimball O’Hara, héros du roman Kim, de Rudyard Kipling, est lui moins connu du grand public, en tout cas francophone, qui connaît plus son auteur pour son Livre de la Jungle (que l’on trouve bien évidemment en BD).

Les deux ont en commun d’être des personnages aux origines indiennes, vivant au XIXe siècle, et étroitement liés aux conflits géopolitiques de leur époque. Ils ne demandaient qu’à se rencontrer. Et c’est cette rencontre que Mathieu Mariolle a décidé de mettre en scène dans Nautilus, nouvelle série haute en couleurs.

Espionnage, aventure et évasion

Le scénario de Nautilus nous fait donc suivre Kimball O’Hara, héros d’origine écossaise élevé dans les rues indiennes. Encore enfant dans le roman de Rudyard Kipling, il est désormais adulte, Mathieu Mariolle le récupérant là où Rudyard Kipling l’avait laissé, alors qu’il commençait à travailler comme espion pour la couronne britannique. Accusé d’avoir ourdi un attentat qui met en péril la paix mondiale, le voilà obligé d’aller tirer d’une prison russe un autre personnage légendaire, le Capitaine Némo, dont le sous-marin, le Nautilus, est le seul moyen d’accéder aux preuves qui peuvent l’innocenter, celles-ci se trouvant désormais au fond de l’océan.

Sur fond de “grand jeu” (l’opposition géostratégique entre britanniques et russes pour l’asie centrale au XIXe siècle, semblable à la guerre froide, plus tard), Mathieu Mariolle nous propose un scénario tenant parfois de la course-poursuite, parfois du film d’évasion, parfois du film d’espionnage, privilégiant avant tout l’aventure et le grand spectacle. Et c’est un nouveau dessinateur très prometteur qui a pour tâche de mettre en scène ce grand spectacle : Guénaël Grabowski, dont on découvre ici le trait réaliste, précis, fouillé et, il faut bien l’avouer, très séduisant.

Un beau crayon, des personnages de légende, un cadre géopolitique prometteur: la recette proposée par cette série Nautilus est alléchante, et ce premier tome, qui fixe les bases de la grande aventure tout en proposant une première mission-évasion complète, donne clairement envie de lire la suite.

Nautilus T1 : le théâtre des ombres, de Mathieu Mariolle et Guénaël Grabowski, Glénat


Images © Mathieu Mariolle / Guénaël Grabowski / Glénat

Nautilus T1 : le théâtre des ombres, de Mathieu Mariolle et Guénaël Grabowski
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