Illustration de l'article
Critiques
Archive 9ᵉArt
par ChristoBee - le 28/01/2014
Partager :
par ChristoBee - le 28/01/2014

Vois comme ton ombre s'allonge, la critique

Gianni Gipi est un auteur atypique. L'italien a déjà publié des petits chef d'oeuvres comme S. ou Ma Vie Mal Dessinée, mais il continue de creuser son sillon narratif, éclaté, intriguant, sans se sembler se soucier de ne pas perdre ses lecteurs en route. Ses albums sont viscéralement uniques, et Vois Comme Ton Ombre S'Allonge ne fait pas exception à la règle.

Ce nouvel ouvrage nous plonge sans préambule dans le dialogue intérieur de son protagoniste principal, alternant dessin noir et blanc, aquarelles magnifiques et récitatifs délirants ou philosophiques. L'on comprends vite que Silvano Landi ne va pas bien, qu'il n'arrive pas à se défaire d'une histoire et que ça l'a mené dans un établissement psychatrique ou il est interné.

Gipi nous embarque ensuite de flashback en récits dont on ne sait si ils sont l'histoire d'un ancêtre ou les divagations de Landi. Le puzzle se complète peu à peu et laisse place à un drame familial touchant.

Graphiquement, Vois Comme Ton Ombre S'Allonge est une tuerie visuelle. Ayant déjà expérimenté les ruptures graphiques dans des ouvrages précédents, Gipi s'en donne à coeur joie, joue avec les structures des pages et balance les aquarelles pleine page comme autant de tirs en pleine rétine.

Narrativement, il faut se laisser embarquer, et ne pas résister. Le récit est mélancolique, tragique même mais toujours empreint d'une grande poésie. Tout le monde ne se laissera pas entrainer, et certain refermeront sans doute l'ouvrage avec un air dubitatif.

Une fois de plus, Gipi livre un ouvrage déroutant mais magnifique, une ode au souvenir et à la folie (un peu). Lachez prise, vous verrez, tout ira bien.

Actualités
Voir tout
Publications similaires
Abonnez-vous à la newsletter !
Le meilleur de l'actualité BD directement dans votre boîte mail