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Édito
par Thomas Mourier - le 6/03/2020
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par Thomas Mourier - le 6/03/2020

Autrice, auteure ou auteur ? Les mots créent des images

Pour lutter contre le sexisme et l’invisibilisation des femmes dans le milieu du livre, plusieurs créatrices de bande dessinée ont proposé de revenir à un mot oublié : autrice, plutôt qu’auteure ou auteur.

Les lectrices & lecteurs le savent bien : les mots ont un poids créant des images tenaces. Le langage permet aussi bien de se libérer que d’enfermer et les débats sur l’écriture inclusive, ou au moins sur un usage non sexiste de la langue, sont au cœur de nos sociétés.

Rien que pour le mot autrice, c’est un combat de plusieurs années porté par de nombreuses créatrices & collectifs. Vous pouvez lire cet article d’Audrey Alwett qui explique bien cette distinction et son importance.

Le Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme impose ce mot et en a fait un combat. Une insistance incessante des autrices qui a permis en quelques mois de voir ce terme utilisé dans la communication officielle du ministère de la Culture, des plus gros festivals de bande dessinée, et des éditeurs.

Crée en 2015, ce Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme dénonce l’absence d’autrices dans la sélection de 30 noms pour le Grand Prix du FIBD 2016. Depuis, les autrices du Collectif ont demandé et obtenu la parité dans les jurys du FIBD.

Le grand lecteur est une lectrice

Longtemps la communication, les publicités et le marketing de la bande dessinée se sont adressés à un public masculin puis de nombreuses études & sondages ont montré que les lectrices étaient de plus en plus nombreuses, achetaient plus régulièrement, alors la cible a changé. Devenues des cibles marketing potentielles, des collections « traits féminins » ou « girly » qui leur étaient spécifiquement destinées sont apparues. Une situation absurde, car on n’a jamais eu de collection « traits virils »…

S’il n’y a pas de « littérature féminine » ou de « littérature masculine », en revanche il y a eu et il y a encore une sous-représentation des autrices dans les médias, les prix, les tables des librairies… La dernière sélection du prix FNAC ne comportait qu’un seul livre écrit ou dessiné par une femme.

Depuis les années 2000, une nouvelle génération d’autrices, issues des blogs BD et de la presse dite féminine, à permis d’avoir une offre différente. Et seront à leur tour de nouveaux modèles pour les générations qui grandissent en ce moment. 

Autre fait générationnel, les lectrices achètent plus de romans graphiques ou albums assimilés comme tels, mais sont également de grandes lectrices de mangas.

En plus de démarches individuelles, l’association Artémisia, crée en 2007 mène un combat pour plus de visibilité et de représentativité des albums réalisés par des autrices à travers un Prix et des mises en avant d’albums.

Bubble & les autrices

Ce mois-ci, nous voulions vous proposer un dossier pérenne qui présente ces initiatives assorties d’une sélection Féminisme & Bande dessinée avec une cinquantaine de titres présentés et pour rendre cette mise en avant festive : un ex-libris collector dessiné par Claire Fauvel.

⭐️ Les autrices & la bande dessinée en 2020

🔥 Féminisme & Bande dessinée 

🌙 Claire Fauvel : Le conte est son royaume


🔥 Voici l’ex-libris collector réalisé par Claire Fauvel dans le cadre de cette opération célébrant le travail des autrices de bande dessinée durant le mois d’août 2020.

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Un grand merci à Christelle Pécout pour sa relecture amicale et ses idées !


Illustration principale : © pikisuperstar

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