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par Republ33k - le 6/10/2015
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par Republ33k - le 6/10/2015

Hawkeye - Rio Bravo, la critique

Hawkeye, suite et fin. Un an après le tome précédent, l'archer émérite de l'écurie Marvel revient chez Panini Comics dans un ultime 100% Marvel, qui nous offre le final d'une série devenant tranquillement culte. Malgré leur retard et leurs déboires avec Marvel, Matt Fraction et David Aja s'en tirent avec les honneurs grâce à une fin digne de ce nom.

Qu'on se le dise, étant donné la popularité de la série et la pression accumulée par une parenthèse consacrée à Kate Bishop (à découvrir dans le tome précédent), nos attentes étaient grandes. Et a ce titre, j'imagine que le final de la série risque d'en décevoir plus d'un. Pour la simple et bonne raison que Matt Fraction prend un malin plaisir à ne pas ouvrir sa série vers quelque chose de plus grand, de plus vaste. Pour peu, on pourrait se croire dans les premières planches des premières numéros, avec un Hawkeye caféinomane en jogging dont l'adversaire le plus dangereux est un groupe de gros durs en survêt'.

Après quelques détours, le scénariste revient à l'étonnante simplicité qui a fait le charme de sa série Hawkeye. Scénaristiquement, la pression monte à peine, et Fraction se contente de réunir toutes les inventions et tous les personnages qui ont ponctué la vie de la série sous une lumière différente. A quelques ajouts près - dont le génial frère de notre archer favori - l'ambiance si particulière d'Hawkeye est donc intacte, et subtilement boostée par la perspective d'un dernier carré.

Au passage, Fraction n'oublie pas de renouveler son offre du côté de l'humour et de la critique sociale. Ce quatrième album, comme les trois précédents, s'avère riche en rires et en réflexions fortes. En rendant son personnage sourd, notamment, le scénariste nous offre un petit essai sur ce handicap. Tout en décochant ses flèches sur le monde du capital et le problème des banlieues avec une justesse, devrais-je dire une précision, indéniable.

Côté dessins, David Aja n'est pas en reste. Lui aussi revient avec plaisir à l'essence de la série et à son style minimaliste, sublimé par une composition bluffante et inspirée. Peut-être moins audacieux que ces prédecesseurs sur ce point , cet album nous offre tout de même des planches assez dingues, qui sont autant de preuves de l'alchimie règnant entre Fraction et son dessinateur.

Mais l'espagnol n'est pas le seul artiste convoqué sur le dernier run de cette série, puisque l'album s'ouvre sur les planches du non moins talentueux Francesco Francavilla, qui avait déjà fait un saut sur le titre. On retrouve son style unique avec plaisir, d'autant plus qu'il se marrie parfaitement aux obejctifs de ce premier chapitre, en forme de flashback.

On ne pourra pas en dire autant de Chris Eliopoulos, qui signe un numéro en forme d'interlude qui rend hommage à Calvin & Hobbes. Sur le papier, l'idée n'est pas mauvaise, d'autant plus que Fraction nous propose ici une mise en abîme. Seulement, la révérence comme la figure de style tombent à plat. Le chapitre casse le rythme de l'histoire, et est bien trop cartoony pour nous maintenir en haleine. A croire que Fraction voulait se dégager du temps pour le final, qui s'avère aussi prévisible qu'efficace.

Prévisible parce que Fraction n'avait pas l'intention de transcender son sujet. Il reste terre-à-terre, fidèle à l'honnêteté et la simplicité de son run. Efficace, parce que l'auteur ne manque pas une seule occasion de nous émouvoir, et laisse Aja nous offrir des cases d'une véritable intensité.

Matt Fraction et David Aja terminent leur histoire en beauté, en restant fidèles aux idées dévelopées au fil des ans. C'est finalement l'honnêteté de cet album qui lui sert de souffle épique, et on ne manquera pas de saluer une série qui risque bien de peser dans l'histoire éditoriale de Marvel.

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