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par Sullivan - le 7/01/2016
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par Sullivan - le 7/01/2016

Outcast - Tome 2, la critique

Aussi richissime que discret, Robert Kirkman possède un statut un peu particulier chez Image, grâce notamment à son label Skybound, propriété exclusive de Delcourt en ce qui concerne son exploitation française.

Et alors que Walking Dead continue de cartonner sur AMC tout en se payant l'une de ses périodes les plus passionnantes en Comics, le scénariste Californien dégaine aujourd'hui le second tome de son autre série amenée à être adaptée à la TV (sur Cinemax cette fois) : Outcast

Reprenant sur les cendres d'un premier tome sombre à souhait qui nous avait laissé avec des personnages en bien mauvaise posture, ce second tome ne laisse que peu de répit à Kyle Barnes et à son maudit entourage. Toujours accompagné par le réverend Anderson, notre malheureux héros peine à trouver des réponses à ses questions et décide de prendre son destin en main, lui qui devient l'extension du discours d'un auteur qui cherche à légitimer le fantastique tout en rejetant fermement les explications religieuses au travers d'un duo vibrant de matière grise tout au long de ce second volume. 

Et si l'histoire avance à tâtons, c'est presque un rythme trop décompressé que choisit d'appliquer Robert Kirkman, lui qui n'a pas son pareil pour caractériser des protagonistes qui, s'ils ne manquent pas d'épaisseur, peinent pourtant parfois à nous passionner. Certes, les démons du passé de Kyle sont un élément majeur de sa personnalité, mais l'auteur insiste parfois trop sur des scènes d'exposition à la limite du lourdingue que l'on imagine bâties pour un rythme télévisuel. C'est d'ailleurs là l'un des seuls bémols que je soulève avec ce qui reste une excellente série d'Image : le manque de certitude quant au fait qu'il ne s'agisse pas que d'un storyboard pour une histoire pas forcément destinée à durer et qui pourrait fort ressembler à beaucoup d'autres films d'horreur américains modernes, où un père de famille perdu fait face à des cas de possession accompagné par un membre du clergé. 

S'il y a bien quelqu'un qui profite de ce rythme ralenti à l'extrême, c'est bien Paul Azaceta qui n'en finit plus de s'affirmer comme un artiste majeur (vous pourrez d'ailleurs le rencontrer à Angoulême), lui qui livre un travail fabuleux sur l'ambiance du titre, empruntant notamment à un David Aja qu'il parvient à ne jamais littéralement copier. 

Moins bavard que son précédesseur, ce second tome laisse d'ailleurs beaucoup de place à des planches muettes, où tout le poids de l'épreuve traversée par Kyle nous arrive en pleine face, comme si l'ambiance grisâtre du titre n'était pas suffisante pour nous happer. 

Très solide à mes yeux, Outcast peut être aussi bien vu comme un digne descendant de Stephen King que comme l'énième film d'horreur moderne traitant de possession. Plutôt très lent, ce second tome est un très bon comic-book, que l'on espère ne pas être une longueur de mi-saison nécessaire pour final aussi spectaculaire qu'expédié, un modèle que les fans de Walking Dead à la TV connaissent bien, et dont on se passerait bien avec Outcast en Comics d'abord, sur Cinemax ensuite.

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