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Archive 9ᵉArt
par Republ33k - le 7/04/2016
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par Republ33k - le 7/04/2016

Spawn Renaissance - tome 1, la critique

Les aventures de Spawn continuent chez Delcout. Mais plus qu'un nouveau tome, ce premier album labellisé Renaissance, qui porte bien son nom, est un point d'entrée idéal pour amener de nouveaux lecteurs dans l'univers de Spawn, iconique personnage créé au début des années 1990 par Todd McFarlane.

Pour le coup, ce premier tome s'ouvre sur un chapitre qui n'a pas peur de la grandiloquence. Si on repproche parfois aux points d'entrée de l'industrie des comic books de niveler les histoires par le bas, Todd McFarlane, accompagné de Paul Jenkins au scénario, nous offre une ouverture des plus métaphysiques, qui voit notre personnage maudit discuter avec Dieu. Rien que ça. Un échange pour le moins surréaliste, mais assez rafraîchissant pour nous tenir en haleine. D'autant plus que les scénaristes lient la rencontre à un sujet d'actualité aux Etats-Unis, et dans une moindre mesure chez nous : les violences policières.

Al Simmons, l'alter-ego de Spawn, ayant toujours été un représentant des héros afro-américains, le premier chapitre et ses idées se révèlent ainsi intriguants et prometteurs. Le personnage n'a pas toujours été accompagné d'idées politiques ou du moins politisées, et le début de réflexion nous annonçait une virée en enfer aussi littérale que thématique. Hélas, très vite, trop vite même, McFarlane et Jenkins s'emballent.

A plusieurs reprises dans cet album, on sent ainsi que les scénaristes ont du mal à lier les différents éléments de leur intrigue entre eux. Dans un premier temps, le lecteur mettra les blancs narratifs et autres ellipses sur le compte d'un rythme soutenu et du suspense de l'histoire, mais quelques pages plus loin, Jenkins et McFarlane ne trompent plus personne, en passant du coq à l'âne, jusqu'à ce qu'on finisse par se demander si cette Renaissance n'est pas tout simplement anthologique.

Et si ces différentes coupent nuisent à la lecture et à la consistance de l'intrigue, elles semblent aussi faire du mal au propos des deux scénaristes, qui livrent un discours à deux vitesses sur le libre-arbitre. Dommage, puisque les premières pages nous promettaient une vraie réflexion, finalement gâchée par un trop plein de brutalité. Comme si McFarlane voulait nous rappeler que Spawn a toujours été en marge des autres personnages de comics, ce que nous savions déjà, et qu'on aurait aimé voir nunancé par un Al Simmons peut-être moins catégorique.

On l'aperçoit toutefois, par touches, dans des passages assez bien mis en scène par le dessinateur, Jonboy. Plutôt inspiré dans ses cadrages et sa composition souple, l'artiste nous offre un Spawn assez joli et un univers plutôt agréable à l'œil. Dans la lignée d'un Greg Capullo, Jonboy laisse son dessin, visiblement inspiré par l'American Manga et les anciens dessinateurs du personnage, éclater le temps de quelques pages, qui, malgré leurs petits défauts, viennent soutenir ce premier tome.

Plus bavard qu'il devrait l'être et moins intelligent qu'il ne le prétend, ce premier tome de Spawn Renaissance a tout de même le mérite de proposer aux nouveaux de lecteurs un point d'entrée dans l'univers imaginé par Todd McFarlane, servis par les dessins plutôt très efficaces de Jonboy. Si vous voulez mettre les pieds en enfer et découvrir le personnage, c'est le moment ou jamais. Dans le cas contraire, on attendra d'en voir plus avant de connaître l'intérêt global de cette nouvelle série.

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