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Critiques
par Baptiste Gilbert - le 23/05/2023
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par Baptiste Gilbert - le 23/05/2023

Witch Watch, mon ogre bien aimé

Avec Witch Watch, Kenta Shinohara livre une histoire simple et attachante dans un manga feel good. Une suite de péripéties entre humour, fantastique et romance.

Kenta Shinohara, l’auteur de Sket Dance et Astra – Lost in Space, nous invite à suivre les aventures de Nico, une jeune sorcière sortant tout juste de formation, et de son garde du corps Morihito, un ogre à la force surhumaine. Un garde du corps qui se révèle être son ami d’enfance, et son amour secret. Avec leur apparence humaine, le duo va chercher à s’intégrer à notre société et à proposer leur aide.

Après une rapide présentation des personnages, ce tome 1 de Witch Watch est constitué d’une suite de péripéties se voulant à la fois drôles et palpitantes. Chaque chapitre constitue une histoire courte avec un point de départ humoristique et un dénouement qui ouvre des possibilités pour la suite. Si un fil rouge existe, il est pour l’instant un prétexte pour mettre les personnages dans des situations loufoques.

Cette succession de péripéties permet à la fois de créer des situations humoristiques, de donner des petites leçons de vie et de faire interagir les deux protagonistes avec des personnages variés. On ne peut s’empêcher de penser au classique des Studio Ghibli, Kiki la petite sorcière, qui racontait lui aussi l’arrivée d’une jeune sorcière au sein d’une communauté d’humains, ses péripéties au contact des habitants, et sa volonté d’aider les autres malgré sa maîtrise imparfaite de la magie. Donnez à Kiki un garde du corps dont elle est amoureuse, modernisez le contexte, et vous avez Witch Watch. Plus ancien mais doté d’un contexte similaire, le manga Sally la petite sorcière (directement cité dans l’œuvre) semble être une influence majeure.

Humour et légèreté

© Kenta Shinohara / Soleil / Shūeisha

Le pari humoristique est réussi, on se laisse avoir par la nonchalance de Morihito, par le fonctionnement stupide de certains pouvoirs de Nico, ou par le côté absurde de certains personnages secondaires. La romance est pour l’instant à sens unique, et surtout utilisée sur le plan de l’humour, mais il est probable qu’elle évolue vers quelque chose de plus réciproque dans les prochains tomes.

Le caractère fantastique des protagonistes – sorcière et ogre – est exceptionnelle au sein du monde dans lequel ils vivent, et semble au départ être un secret, mais on comprend vite que ce n’est pas un vrai sujet : les personnages font très peu d’efforts pour ne pas se faire remarquer, et ils révèlent très vite leurs identitées à toute leur classe de lycée. Leurs camarades les acceptent instantanément pour ce qu’ils sont, la peur du rejet ou les potentielles discriminations sont rapidement écartées.

On est donc face à une œuvre à l’ambiance feel-good, dans laquelle les problèmes sont rapidement résolus. Le fil rouge, une menace pesant sur Nico et dont Morihito est chargé de la protéger, ajoute un enjeu à moyen ou long terme, mais n’est pas vraiment inquiétant tant l’ambiance globale est légère. Le dessin et la mise en scène, maîtrisés, sont particulièrement réussis lorsqu’ils viennent soutenir les gags en jouant sur les faciès, la déformation des corps, les effets de mise en scène et même le style de dessin.

Kenta Shinohara nous offre des péripéties fantastico-humoristiques teintées de romance, qu’on suit avec plaisir. Une œuvre feel-good qui parlera à la fois aux nostalgiques de Kiki et de Sally, et à un jeune public en quête d’humour et de légèreté.

Witch Watch, de Kenta Shinohara, Soleil


Illustrations : © Kenta Shinohara / Soleil / Shūeisha

© Kenta Shinohara / Soleil / Shūeisha
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© Kenta Shinohara / Soleil / Shūeisha
© Kenta Shinohara / Soleil / Shūeisha
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