Lovely Complex fait partie de ces mangas dont l'évocation donne des étoiles dans les yeux à de nombreux amateurs de shojos, pour son savant mélange d'émotion et d'humour crétin. Son auteure, Aya Nakahara, revient avec Please love me ! (Un petit conseil, ne vous fiez pas à ce titre très niais comme seul sait en produire l'univers shojo.)
Michiko 29 ans. Fauchée et déprimée.

DAMENA WATASHI NI KOISHITE KUDASAI © 2013 by Aya Nakahara / SHUEISHA Inc.
Michiko à 29 ans, plus de boulot, plus d'allocation chômage, et un petit ami beaucoup plus jeune qu'elle qu'elle entretient alors qu'elle n'a pas un centime. Pendant ce temps ses amies se marient et ont même parfois déjà des enfants. Son plus grand rêve, à l'heure actuelle, serait de manger de la viande. Alors qu'elle se tourmente pour savoir comment payer son loyer et se nourrir à sa faim, elle croise la route de son ancien responsable, un véritable tyran qui faisait de sa vie au bureau un enfer.
Surprise, Ayumu Kurosawa n'est peut-être pas une personne aussi détestable qu'elle ne le pensait. Et pire encore : il sera peut-être celui qui va lui donner l'opportunité d'arranger sa vie.
Voyous et tournesols.

L'auteure de Lovely Complex s'attaque donc cette fois-ci à des personnages et à des thématiques plus adultes. Elle a en effet changé de magazine de prépublication, et donc de lectorat. Préserver son ton décalé dans ces circonstances pouvait s'avérer un exercice périlleux, et pourtant elle y parvient à merveille. On retrouve son humour absurde, ses personnages aussi inattendus qu'attachants, et sa manière bien à elle de distiller les émotions.
Plutôt que de trop s'attacher à retranscrire les simples tourments de l'amour, elle prend le temps de développer des personnages plus complexes qu'ils n'y paraissent, et à la fois incroyablement drôles, à les faire évoluer et à nourrir les relations qui les unissent. La mangaka ne fait pas du tout dans la subtilité, et s'amuse souvent à imaginer des situations complètement tirées par les cheveux, mais il se dégage de l'ensemble une telle bonne humeur qu'on se laisse tout de suite charmer. Running gags, dialogues meurtriers et énergie communicative font la saveur de Please Love me !
Ne vous attendez surtout pas à une histoire toute en finesse, le scénario tient sur un post-it. ce qui fait le charme des titres de cette auteure, et de cette nouvelle série, c'est vraiment ce regard plein d'optimisme sur le quotidien, avec une véritable tendresse de d'Aya Nakahara pour ses personnages. Un de ses thèmes de prédilection est l'apparence, et ce qui se cache derrière (Lovely Complex mettait en scène une fille 'trop' grande et un garçon 'trop' petit). À nouveau, elle nous conseille de ne jamais nous fier à notre première impression.
Son dessin est toujours aussi joli, fin et détaillé, très mignon mais qui peut aussi jouer avec les codes du manga humoristique et absurde pour un résultat très exagéré. Aya Nakahara est ainsi, elle nous embarque dans son grand n'importe quoi, mais place au compte-goutte des détails qui font naitre en nous des émotions inattendues. Michiko n'a aucun bon sens mais on voudrait vraiment qu'elle s'en sorte, Ayumu n'est pas que l'archétype du garçon-froid-mais-en-fait-gentil si courant dans les mangas, il nous réserve beaucoup plus de surprises que ça.

Please Love Me ! est un shojo pétillant, à la fois drôle et touchant, rempli d'une bonne humeur communicative. C'est un peu le secret d'Aya Nakahara. Elle vous raconte une histoire, mais surtout elle vous donne le sourire.








