Bon, quand je partage un truc, c'est plutôt pour faire part d'une déception. J'attendais beaucoup de ce Béa Wolf. Boulet m'avait vendu du rêve en parlant de ce qu'il estimait être une de ses plus belles réalisations. J'avais bien aimé Augie and the green knight issu de la même collaboration. Et voir le truc adoubé par Neil Gaiman, ça promettait quand même !! Je ne connais pas Beowulf, la légende qui l'a inspirée, mais j'ai trouvé trop de choses faiblardes dans cette histoire : - la traduction pour commencer, même si je ne suis pas un crack de l'anglais, donc je ne peux pas dire ce que vaut la VO. On sent la petite parodie de chanson de geste qui va bien, mais trop de lourdeurs dans la syntaxe et un choix de vocabulaire très bancal. Je l'ai lu à mes enfants, c'est plus sympa oralement. - découpage sans doute calqué sur la légende originale, mais trop abrupt à mon goût... Un peu à l'instar de la traduction, je trouve qu'il aurait été opportun, pour ne pas dire salvateur du coup, de prendre certaines libertés en terme de style et d'articulation. Je n'ai rien contre le côté épique, bien au contraire, surtout quand il s'agit de le parodier, mais le coche est raté à mon sens. - image un peu ras les pâquerettes de l'enfance. Je sais que Boulet en est un grand nostalgique, et qu'il l'a maintes fois magnifiquement illustrée dans ses notes, mais là, c'est terriblement plat... Une vision réchauffée au micro-ondes (sucreries, couchers tard, et jouets en plastique) qui manque cruellement de sensibilité. - le choix du noir et blanc : quand on connaît la maîtrise de Boulet pour l'aquarelle, c'est presque un crime de l'en priver dans un bouquin qui s'adresse (aussi) aux enfants. Du coup, très frustré de ce parti pris. Voyez ce qu'il proposait dans "Augie and the green knight" et imaginez ce que ça aurait pu donner ici ! Bref, pas un mauvais livre dans l'absolu, parce que ça reste fun, et que le trait de Boulet est toujours aussi magnifique, mais clairement pas à la hauteur de son potentiel... Dommage...
