Blue in green est une oeuvre, malgré la même équipe créative, est une oeuvre bien différente de Grafity's Wall. Ram V explore la vie désabusée de ce musicien qui confine par moment aux films d'horreurs. Quand les obsessions et les rancunes deviennent réalité ? Arnand RK quand à lui est époustouflant avec une touche Bill Sienkiewitcz étonnante L'ensemble donne un comics riche, foisonnant, par moment verbeux mais terriblement addictif. on lui reprochera peut être une fin un peu convenue mais il était difficile de terminer cette histoire autrement
L'univers du jazz, au même titre que celui du cirque ou du stand-up, est une porte d'entrée fascinante sur la condition d'artiste et le milieu du spectacle. Le décor qu'il installe, l'imaginaire qu'il convoque, le jazz raconte comme personne l'antichambre de la gloire, les losers magnifiques qui crèvent la faim, la dévotion totale et entière envers un art. Une passion qui coûte chère et se paye cash entrainant telle une sirène certaines proies par le fond, dans les eaux sombres de la solitude et de la misère. "Blue in Green" peut en cela être vu comme le cousin dessiné du cinéma de Damien Chazelle ("Whiplash", "La La Land"...). Une oeuvre sur toile de fond jazzy qui traite de l'indispensable renoncement à soi pour atteindre la perfection. Dans ce drame familial aux accents horrifiques, nous suivons Erik, un prof de musique qui a depuis longtemps abandonné ses rêves de musicien et qu'un décès va replonger dans son passé tout en ravivant la fièvre musicale. Fièvre qui abrite une créature Faustienne liée à une malédiction familiale que le récit va détricoter au fil de l'errance d'Erik, tour à tour enquête, cauchemar et introspection. Non sans rappeler "Soul" de Pixar (en plus dark), "Blue in Green" est une nouvelle réussite du scénariste Ram V dont l'écriture lyrique ne cesse d'impressionner par sa poésie, son humanité et sa sidérante limpidité. Le dessin d'Anand RK, clairement inspiré de Dave Stewart ou de Bill Sienkiewicz, traduit magnifiquement le parcours fiévreux et bouillonnant du personnage par un découpage qui épouse sa psyché. Comme ses maîtres RK mêle peinture, dessin impressionniste et collage pour un résultat de toute beauté ! Quelques aspects Lovecraftiens s'immiscent dans un antagoniste métaphorique, à la fois concept, muse et vampire psychique dont on s'interroge sur la nature bien après la lecture. Un comics de grande qualité, à la couverture effet vinyle grande classe, et dont la symbiose du fond et de la forme prend à rêver d'une adaptation...et pourquoi pas par Damien Chazelle ? 😉
A la mort de sa mere Erik DIETER , musicien de saxophone devenu « simple professeur » revient dans la demeure familiale. Mais qu’y a t’il tapi dans les ombres? Une œuvre assez singulière sur le fond et la forme ; on a ici une forte inspiration expressionniste dans le dessin mais aussi dans les écrits où la voix off s’exprime comme dans un long poème ; Toutes les pages sont composées comme des tableaux (on pense par moments a du Sorrentino 😍) Un vrai choc et une œuvre réellement unique et singulière Ram V a un réel talent dans le rythme de ses phrases et de son écriture. J’ai aimé l’usage omniprésent des symboles dans le dessin (on a notamment un nombre incroyable de portes et escaliers tout au long du récit )
Une claque picturale et musicale ... En passant vos doigts sur la couverture de cette BD, vous sentirez le relief des microsillons du disque vinyle qui y est représenté. Ça commence déjà très bien avec cette promesse d'une lecture particulièrement sensible. J'ai autant aimé les textes que les dessins de cette BD à la fois sensible et inquiétante. Une BD captivante et spectaculaire qui, à la manière d'un polar, nous délivre peu à peu les secrets et le destin d'un personnage tourmenté, secret et touchant. Récompensé aux Eisner Awards, ce comics vaut à coup sûr le détour.
C’est complexe. J’ai bien aimé, le récit compense les dessins que j’aime moins. Je sens qu’il y a quelque chose derrière cette histoire que je n’ai pas compris à la première lecture mais oui j’ai bien aimé
