Même si je ne suis pas fan de la "patte graphique", c'est un grand coup de coeur pour l'histoire qui est un énième témoignage de la cruauté de l'Homme. Un bandeau annonce que le manga va traumatiser le lecteur ; Certes les détails sont crus et les évènements tragiques s'enchainent, mais ils sont des indices qui servent à sensibiliser sur ce sujet qu'est le harcèlement scolaire
Je vais être crue, les dessins ne sont pas terribles. Les proportions sont hasardeuses, notamment au niveau des visages, et l'anatomie globale aussi. Cela se voit surtout lorsque les personnages sont de profile. Les yeux sont soit trop proches du bord du visage, soit trop hauts, soit trop bas,... Certains personnages souffrent du same face syndrome, j'ai été incapable de distinguer deux des garçons présent dans ce t1, et même lors de cases où l'auteur souhaite véhiculer des émotions fortes....eh ben ça retombe à plat une fois sur deux. Même avec des expressions "fortes", les visages sont statiques, et pareil lors de scènes avec des actions se voulant dynamiques. C'est un manga gore, choc, brutal. Et une fois sur deux, on ressent la brutalité des actes. Pour le reste? Les perso sont trop mous. J'aime pourtant bien le style de Oshikiri, très sobre, un peu brouillon aux traits un peu tremblants, ça a beaucoup de charme. Mais sur une œuvre aussi forte et se voulant gore, il m'est difficile de passer outre les proportions ratées et les dessins manquant de dynamisme. Au niveau de l'histoire par contre! C'est une sacrée claque! La MC Haruka vit un enfer sans nom. Les enfants sont terribles et cruels entre eux, et c'est ici poussé à l'extrême. Rajoutez à ça le corps enseignant qui ferme les yeux sur le harcèlement, l'effet de groupe, les parents qui idéalisent leurs petits chérubins, la désertion des campagnes/coins reculés, ou il y a peu de choses à faire (et une drôle de mentalité qui s'en détache!) la jalousie déclenchée à partir d'un rien, la complexité des amitiés, oui, c'est un manga où beaucoup peuvent s'identifier, par du vécu ou du connu à un certain degré. Il y a un certain plaisir malsain à voir Haruka se venger de ce qu'elle a subit, faire justice elle même. Deux fautes d'orthographe/de frappes en plein milieu de scènes importantes viennent également ternir un peu ma lecture de ce tome, dont la publication en France est tout de même récente...
