Ce qu’il y a d’embêtant aujourd’hui avec les textes de présentation en 4ème de couverture, c’est qu’ils vous vendent si bien l’histoire qu’on se laisse facilement séduire ; Un peu comme les Bd d’un « Big » Jim (roi de la punchline) ou d’un Runberg, mais pas qu’eux. La preuve ! Notre duo brestois leur emboîte le pas et nous livre ici un opus qu’après mûre réflexion on achèterait même pas aux puces... C’est certes sympatoche, mais c’est surtout un peu niais, avec des facilités jusqu’à la caricature, douteux aussi parfois, sans réel intérêt, bref ce n’est même pas drôle en fait et c’est surtout un achat dont j’aurais dû me passer. La vérité ? Je ne l’emprunterais même pas gratis à la bibliothèque. C’est l’histoire de Léon donc, un type rondouillard à la gueule d’expert comptable, qu’on imagine ennuyeux, fade, transparent voire hors du temps, avec son look suranné et sa petite vie bien rangée, et qui soudainement, par la grâce du confinement (qui n’a hélas pas inspiré ses auteurs), devient un sacré boute-en-train et va se révéler comme la lumière dans les ténèbres d’un confinement, quasi comparé aux heures les plus sombres de notre histoire, et où le préfet de police endosse le rôle facile du bouc émissaire. On est pas loin de la fable politico-idéologique, or les auteurs sont capables de tellement mieux que c’est avec tristesse et désolation que je me vois contraint d’être aussi franc qu’ils ont été mauvais. Le confinement n’a pas inspiré le scénariste, lequel, hélas, a embarqué son pote dessinateur avec lui, avec des dessins sans reliefs. L’un comme l’autre valent mieux que cela et vous préférerez lire par exemple « la carte du ciel » du premier, ou apprécier les dessins du second dans « Zéropédia ».
