Dans cet album, nous suivons l'histoire d'une jeune femme de 17 ans, amoureuse. Cet amour qui l'emporte, mais surtout qui lui fait mal... En découle tout un enchaînement de questionnements qui font sens à ses ressentis pleins de doutes et de souffrances. La couverture nous appelle à découvrir l'intérieur où chaque page nous offre des planches en noir et blanc avec des nuances de gris et un rose tendre qui viennent s'ajouter parfaitement au dessin tout en délicatesse. C'est un roman graphique actuel sur un amour de jeunesse qui finalement n'a pas d'âge... Nous y abordons le sentiment d'abandon, la dépendance affective, le rapport de force dans le couple, les priorités différentes... Nous avons aimé cet album à la lecture remplit de sensibilités
Encore un scénario épatant de Mariko Tamaki, servi par le dessin virtuose de Rosemary Valero-O'Connell. Très beau portrait d'une ado attachante, Frederica Riley (Freddy) dans sa relation toxique avec la manipulatrice Laura Dean
Mariko Tamaki, après plusieurs années passées à faire des boulots de commande chez les éditeurs de super-héros avec des résultats assez aléatoires (je garde en mémoire le décevant Hunt for Wolverine: The Claws of a Killer), revient à ce que, à mon sens, elle maîtrise le mieux : le roman graphique. Elle avait déjà fait l'excellent Cet Eté-là en 2014, et avec Mes Ruptures avec Laura Dean elle est de nouveau au meilleur de sa forme. Pour faire simple, cet album raconte la relation compliquée entre l'héroïne, Freddy, et une certaine Laura Dean. Grosso modo, Laura est autocentrée et manipulatrice, et passe son temps à tromper Freddy puis à revenir vers elle la bouche en cœur. Situation qui fait souffrir notre héroïne, mais elle n'arrive pas pour autant à arrêter d'aimer Laura. L'histoire est fort agréable à suivre, mais c'est avant tout grâce au niveau démentiel de Rosemary Valero-O'Connell. C'est définitivement une artiste à suivre, et ce qu'elle fait sur cet album est tout bonnement magnifique. Le trait est hyper élégant, les persos super expressifs, et sa maîtrise de la mise en page, du cadrage, est tout bonnement incroyable. C'est superbe, ça fourmille d'idées excellentes, de mise en pages somptueuses et malignes. C'est hyper classe et moderne, ça renforce à fond la dramaturgie de chaque scène... C'est vraiment époustouflant. J'aime beaucoup également la colorisation avec les deux trois valeurs de gris et un rose assez vif, ça rend là aussi extrêmement bien. Et grâce à cette mise en scène au petit oignon, le récit est vraiment porté à un tout autre niveau et ça devient incroyable à suivre. Une histoire de romance adolescente hyper bien menée, qui en plus à l'avantage de s'intéresser à la rupture, aux amours toxique et ce que ça demande d'être un·e bon·ne ami·e plutôt qu'à l'habituelle naissance d'une idylle. Bref, une excellente BD que je recommande chaudement.
L'héroïne est sous l'emprise de la belle et populaire Laura Dean, qui pourtant la traite comme un mouchoir usagé et la jette à la moindre occasion. On la suis donc dans son cheminement et ses difficultés à sortir de cette relation qui l'étouffe et dégrade ses rapports avec ses proches. La bichromie utilisée donne un effet presque éthéré, réflexif au dessin de Valero-O'Connell, qui sers bien le récit. Intéressant et actuel ! :)
A la fois une qualité et un défaut de cette histoire : elle tourne en rond comme son héroïne avec sa relation toxique ! Le sujet est intéressant, mais le manque de progression du personnage principal fait qu'il finit par plus nous énerver qu'à nous émouvoir... Il est possible que ce soit une volonté de l'autrice : nous faire ressentir les sentiments de l'héroïne, voire de l'héroïne vis à vis d'elle même...
