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par LiseF - le 6/12/2018
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par LiseF - le 6/12/2018

Astérix et le secret de la potion magique, délicieuse explosion de folie

Hier est sorti Astérix et le secret de la potion magique, le second long-métrage animé dédié à l'univers d'Astérix par Alexandre Astier et Louis Clichy. Le premier était sorti en 2014 et adaptait directement un album, Le domaine des dieux. Cette fois, les réalisateurs ont décidé de proposer au public une histoire complétement nouvelle, originale. Et pas de doutes : on sent que ce n'est pas du Goscinny et du Uderzo ! Même si j'adore Astérix depuis ma plus tendre enfance, j'ai passé un excellent moment.

Il cueille du gui et ça tourne mal

Le soleil brille sur la Gaule et tout se passe comme d'habitude dans notre village d'irréductibles gaulois : Astérix et Obélix s'adonnent à la chasse aux sangliers, le forgeron forge, le poissonnier poissonne, et le barde se fait taper dessus. De son côté, Panoramix le druide récolte le gui en compagnie des animaux de la forêt. Et là, c'est le drame : le vieil homme chute et se casse une jambe. Pour les villageois, Panoramix est parti pour une petite convalescence, rien de bien méchant. Mais pour le druide, cette accident prête à réflexion : et s'il venait à disparaître, qui préparerait la potion qui permet au village de résister encore et toujours à l'envahisseur romain ?

C'est décidé : à partir de maintenant, il ne doit plus être le seul à connaître le secret de la potion magique ! Panoramix et les guerriers se mettent donc en route pour un long voyage, à la recherche d'un apprenti assez érudit pour devenir le prochain druide du village. Mais leur chemin sera semé d'embûches, car Sulfurix l'éternel rival de Panoramix, rêve d'obtenir ce secret et ne reculera devant rien pour parvenir à ses fins.

Un ton léger pour des thématiques difficiles

Uderzo l'expliquait dans l'interview qu'il avait accordée au Parisien : ce nouveau long-métrage remet en question la longévité de Panoramix, et des personnages d'Astérix de manière générale. C'est vrai, quand on y réfléchit, voilà presque soixante ans que le village résiste à l'envahisseur. Au fil des années, Astérix n'a jamais pris un cheveu blanc : ces héros sont censés être intemporels, et évoquer leur mortalité revient à briser un tabou. Un tabou que Louis Clichy et Alexandre Astier on carrément envoyé valser, puisqu'il s'agit là de la thématique centrale du film.

Autre sujet difficile : celui de la potion magique, bien plus crucial qu'on ne se l'imagine. Pour tous les lecteurs d'Astérix, il s'agit d'un breuvage brillant délicatement préparé dans un chaudron et qui permet de casser la figure aux romains. Mais comme l'expliquait Astier sur le plateau de Quotidien, la potion magique est un peu une allégorie de la bombe atomique. Si tous les gaulois n'y ont pas accès c'est parce qu'offerte au plus grand nombre, même dans le camp des "gentils", elle pourrait mener à l'apocalypse. Imaginez : si tout le monde était hyper puissant, les bagarre seraient bien plus longues et plus violentes ! Une théorie que l'inquiétant Sulfurix ne rejoint pas. Ici, on retrouve l'habileté d'Astier dans la création de personnages profonds : si Sulfurix est le méchant de l'histoire, il a un background et des motivations complexes.

Enfin, la place des femmes est aussi un sujet abordé, et d'une manière très réussie à mon sens. Les femmes, seules au village, affrontent les romains sans ciller. Et un nouveau personnage apparaît, la jeune Pectine qui embarque avec nos héros dans leurs folles aventures. L'ajout de ce protagoniste est vraiment rafraîchissant. Le tour de force des réalisateurs, c'est donc d'arriver à évoquer ces thèmes compliqués, avec un ton léger et un humour qui fonctionne à merveille. Point de larmichette versée devant Astérix et le secret de la potion magique, on nous propose un divertissement intelligent.

Astérix le quoi ?

Comme je l'expliquais au tout début, Alexandre Astier et Louis Clichy on balancé un joli coup de pied dans la fourmillière. Comme si après Le domaine des Dieux, les deux réalisateurs s'étaient sentis assez en confiance pour libérer leur imagination dans l'univers d'Astérix. De fait, j'avais apprécié le film précédent mais j'ai préféré celui-là, plus fou, qui s'autorise plus de choses.

Et ça se sent dès la scène d'ouverture : sur l'air de You Spin Me Round, les villageois entament en rythme leur routine du matin. Un délicieux décalage, complétement caractéristique de la suite du film. Et le long-métrage va crescendo dans le formidable n'importe quoi, avec une scène de combat final terrible, dans le sens positif du terme. Je ne peux pas vous en dire beaucoup au risque de spoiler, mais disons simplement qu'il est question d'avions-poules, de tsunamis de romains et de super-pouvoirs. Rien que ça.

Les puristes seront-ils fâchés ? Difficile à dire. De mon côté, je dévore les tomes d'Astérix depuis que je sais lire, je suis très attachée à la licence. Pourtant j'ai adoré cette ré-interprétation par Astier et Clichy, à mi-chemin entre un hommage et un pied-de-nez. Et vous, qu'en avez-vous pensé ? N'hésitez pas à nous donner votre avis dans les commentaires !

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