Alors qu’elle fête ses 35 ans, cette année, l’Association fondée en 1990 par Jean-Christophe Menu, Lewis Trondheim, David B., Mattt Konture, Patrice Killoffer, Stanislas et Mokeït lance un appel aux dons, mais aussi à faire vivre son catalogue en achetant ses livres pour pourvoir continuer.

En juillet dernier, nous avions relayé l’appel similaire des éditions çà et là, qui suivait celui des Requins marteaux en début d’année. Trois éditeurs indépendants, avec des succès de librairie, des auteurices engagés qui pourtant, font face à des difficultés à l’heure où l’économie du livre va mal.
Vous pouvez aider L’Association en contribuant directement à la cagnotte sur ce lien ou en devenant membre sur notre site www.lassociation.fr pour obtenir des privilèges et un accès aux publications hors catalogue. Mais également en achetant leurs livres, comme le dernier David B. —Monsieur Chouette— ou Stanislas —La fin du monde— qui viennent tout juste d’arriver en librairie.
« Les lectrices et lecteurs n’ont plus d’argent, ne dépensent plus »
En 2025, au premier trimestre, le marché du livre était en recul de 14,5 % (source) alors qu’il était déjà dans le négatif avec -11 % des ventes en 2023 et – 9 % en 2024 (source).
Sur le communiqué de l’Association, les salariés soulignent « les livres sont trop nombreux, trop chers, et les lectrices et lecteurs n’ont plus d’argent, ne dépensent plus.

Ajoutons le manque d’action et d’ambition de l’état pour le livre et ses actrices et acteurs, et nous avons là tous les ingrédients d’une crise qui va continuer de fragiliser ou détruire de nombreuses structures éditoriales, et autant de librairies, tout en fauchant quelques milliers de vocations, de rêves et d’idéaux, et autant de jeunes talents formés pour rien et jetés dans la précarité. »
Cette crise touche de nombreux acteurs de ce marché et on voit —en plus de ces appels de maisons d’édition installées— des maisons d’éditions qui se mettent en pause, s’arrêtent, des librairies qui ferment et des auteurices qui restent les grand.s oublié.e.s.
Attaquer le problème à la racine
Les salariés de l’Association rappellent aussi que l’État a aussi un rôle dans cette crise du monde du livre en particulier à la suite de « l’enterrement complet du rapport Racine et de ses constats. C’est à l’état et au ministère de la Culture qu’il revient aujourd’hui de reprendre toutes les discussions, et particulièrement celle sur la rémunération des autrices et auteurs, quelque chose d’équivalent au statut de l’intermittence du spectacle, mais prenant en compte les spécificités du métier. Cette mesure permettrait aux autrices et aux auteurs d’avoir plus d’indépendance eux-mêmes, mais, avant tout, elle leur apporterait le minimum vital alors qu’un livre prend des mois et parfois des années à être finalisé. »

En ce moment, un vote a lieu à l’Assemblée nationale au sujet du Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 (source) et les artistes-auteurs et autrices sont impactés avec une réforme de l’organisme qui gère leurs cotisations sociales, la SSAA anciennement AGESSA.
400 000 artistes dépendent de cet organisme épinglé pour ses dysfonctionnements : « En 1988 déjà, la Cour des comptes condamnait l’agent comptable de l’AGESSA pour irrégularités dans la gestion des fonds recouvrés.
En 2013, une mission IGAS/IGAC pointait ses dysfonctionnements graves.
En 2020, le rapport Racine révélait : “Plus de 190000 personnes n’ont jamais été prélevées de cotisations vieillesse depuis la création du régime en 1975, alors que le contraire leur était indiqué. » (source)
Vous pouvez signer la pétition ici
Visuel principal : ©David B.










