Orpheelin travaille dans l'animation, et mène en parallèle une carrière d'illustratrice indépendante. Elle a publié plusieurs livres en auto-édition, artbook, manga... et publiera bientôt une bande dessinée, Mon meilleur ennemi.
Présente à la Japan Expo, elle a répondu à nos questions et nous en dit un peu plus sur son parcours, son choix d'auto-publication, et ses projets.
Peux-tu te présenter, nous raconter ton parcours ?
Je m'appelle Orpheelin, mon vrai prénom c'est Anne. J'ai fait des études de dessin animé et je travaille dans l'animation. Et en parallèle, je mène une carrière d'auteur de bd indépendant.
Ça fait dix ans que je fais des salons, et que je vends mes livres en auto-édition.
Et comment en es-tu venue à l'auto-édition ?
En fait, j'ai glissé doucement du fanzinat, des fan-arts, à la réalisation de mes propres bd. Ça s'est fait assez naturellement.
J'ai eu quelques projets pour faire de la bd. Mais c'était toujours des petites maisons d'édition, et ça ne se faisait finalement pas parce qu'ils n'avaient pas trop de sous.
Je me suis mise à mon compte, et puis j'ai un peu oublié l'idée d'être publiée par un grand éditeur, surtout que j'ai déjà ma carrière dans l'animation.
Je suis donc restée dans le côté indépendant, pour mon plaisir, faire mes projets. Me lancer dans des choses très personnelles, que je ne suis pas obligée de soumettre à des validations avant de pouvoir les partager.
C'est à tes yeux un des gros avantages de l'auto-édition ?
Oui voilà. C'est pouvoir gérer ses délais, ce qu'on met dans l'histoire, savoir à quel public on s'adresse.
Par exemple, j'ai déjà eu des contacts avec Delcourt. Et en gros on me donnait un public cible, et il fallait que ça rentre dans cette cible. On me demandait de changer mon scénario pour que ça rentre dans tels critères etc. Vu que mon style est plutôt manga, on me disait que je serai en jeunesse.
C'est tout un ensemble de choses qui m'a un peu freinée pour tout ce qui était édition professionnelle, parce qu'il faut que ça rentre dans des cases, dans leur ligne de collection.
Il faut vraiment bosser dans l'idée qu'on va aller chez un éditeur et qu'on va rentrer dans les collections qu'ils proposent déjà. Plutôt que 'J'ai un projet, j'aimerais le faire publier.'
Là c'est une histoire de liberté, au niveau du scénario, de la mise en couleurs, du format, des délais...
Peux-tu nous présenter ce que tu as déjà publié, et ton prochain projet ?
J'ai pour l'instant essentiellement publié des artbooks. Des livres d'illustrations et des sketchbook. Des livres avec des croquis mis en couleur.
J'ai sorti un mini manga, qui fait 118 pages, en noir et blanc et qui s'appelle Toxic.
Et puis il y a le projet Ulule, qui lui est un album de bd couleurs franco-belge qui fera à peu près 80 pages, et qui va sortir en album dur au mois de janvier. Je le fais en collaboration avec une artiste qui s'appelle Lowenael, qui va s'occuper de toute la colorisation de l'album. Parce que je n'ai ni le courage ni le temps. Je cumule mon boulot d'animation et la bd, et si j'avais dû tout faire, ça sortait dans 5 ans.
Et justement comment s'est passé ce projet Ulule ?
Au début je devais passer par Kisskissbankbank, je leur avais envoyé le projet complet, la présentation, mais ils ne m'ont jamais recontactée.
Du coup, je suis allée chez Ulule, parce que je voulais que ça sorte un peu avant Polymanga, pour pouvoir faire la pub, communiquer sur le projet là-bas.
Ils ont mis quatre heures à me répondre, j'avais déjà un administrateur qui prenait en charge le projet. ils sont très présents, accompagnent bien, relisent les présentations, conseillent.
Quand on n'y connait rien, ils sont vraiment bien parce qu'ils présentent un plan sur comment communiquer sur son projet, à quel type de personnes, comment toucher quel public, dans quel ordre il faut toucher les publics autour de soi etc. De mon côté j'avais déjà une fanbase.
La fille qui suivait le projet m'envoyait un petit mail tous les trois jours avec des observations, des conseils...
D'ailleurs le public a bien suivi.
Oui, j'ai explosé le score. J'étais partie pour demander 8000€. Mon administrateur m'avait dit que c'était beaucoup, de plutôt commencer par 6000€. C'est ce que j'ai fait. Très vite j'ai atteint les 8000€, et je suis montée jusqu'à 17.700€. J'ai vendu beaucoup de livres, c'était vraiment super.
Et tu peux un peu nous parler de cette bd ?
On va dire que c'est une bd dans l'esprit shôjo, c'est une romance. Mais une romance un peu épicée.
C'est un couple marié, mais qui ne devrait pas l'être, ils ne s'aiment pas. L'histoire est vue par les yeux de la femme, qui s'appelle Amshet, qui raconte comment elle se retrouve mariée avec l'homme qu'elle déteste le plus au monde, et puis comment se passe leur vie de couple.
Il y a quelques scènes un peu érotiques, mais c'est surtout une petite histoire assez drôle.
Ce sera un one-shot ?
Oui je préfère. Parce que quand les gens doivent ensuite attendre le deuxième volume, ça peut les freiner. Avec un one-shot on repart avec l'histoire complète.
As-tu des projets de fanzines popur qui tu as un coup de coeur et dont tu voudrais nous parler ?
Déjà il y a le projet de Zephyrhant, qui a sorti son premier artbook cette année. C'est un peu dans la veine d'Ayami Kojima, dans un style hyper délicat, très fouillé, baroque, un peu vampirique.
Après il y a tellement de gens qui sortent des choses intéressantes...
Sur le stand Nocturne, ils ont sorti un artbook qui s'appelle Mystified sur le thème des contes. Ce sont des jeunes artistes parce qu'ils sortent leur premier livre, mais ils méritent vraiment d'être connus.
La page facebook d'Orpheelin, et sa boutique en ligne.
Des nouvelles des épisodes précédents :
- Le numéro 9 de Monster Maloke sera le dernier, il aura pour thème l'Apocalypse, et Tarmasz compte en faire un numéro exceptionnel.








