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par Republ33k - le 2/02/2016
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par Republ33k - le 2/02/2016

Quatre auteures de BD disent non à la promotion Arts et Lettres offerte par Fleur Pellerin

Dans le sillage de la (juste) polémique entourant la liste des nommés au Grand Prix d'Angoulême, la Ministre de la Culture, Fleur Pellerin, avait annoncé la promotion exceptionnelle de huit auteurs de bande-dessinée aux Arts et Lettres. Une initiative qui pourrait paraître louable, mais qui génère finalement le bruit qu'elle voulait sans doute étouffer.

A l'occasion du #FIBD2016 d'Angoulême, j'ai attribué les Arts et Lettres à des auteur(e)s talentueux(ses) #womendobd https://t.co/NZ5MEgJp8X

— Fleur Pellerin (@fleurpellerin) 29 Janvier 2016

En effet, quatre des auteurs nommés, et ce sont d'ailleurs quatre femmes (auteures ou autrices donc, on a passé 4 jours à savoir quel serait le bon terme à utiliser pour un avenir un peu plus chantant) ont décidé de refuser leur promotion en exprimant publiquement leur mécontentement. TanXXX (qui a d'ailleurs vu son vrai nom être dévoilé sans consultation au préalable), Julie Maroh, Aurélie Neyret et Chloé Cruchaudet ont ainsi pris la parole sur le sujet, expliquant que leur promotion était tombée comme un cheveu sur la soupe - en l'ocurrence, un simple sms sans prise de contact plus formelle et plus polie - et qu'elle ne pouvait être qu'une récupération politique pure et simple.

Il faut dire que la réaction du ministère semble tout à fait éloignée des revendications des auteurs de bande-dessinée qui se sont regroupés derrière le SNAC et les Etats-Généraux pour exposer la précarité de leur position. Et sans doute plus éloignée encore des sujets abordés par les auteures de BD et des points dénoncés par le Collectif de Créatrices BD Contre le Sexime.

Que les auteurs promus méritent ou non ce titre n'est même pas la question : il s'agissait de répondre correctement aux exigences des professionnel(les) de la BD, et Fleur Pellerin semble à côté de la plaque avec cette réaction, comme le souligne très bien Julie Maroh dans son superbe texte :

Je ne peux pas croire que ce soit la réponse de notre ministère à nos appels de détresse… Je vais donc continuer à me dire que cette promotion est une blague fumeuse et que nos revendications vont rapidement être prises au sérieux, qu’elles émanent du Collectif de créatrices bd contre le sexisme, du SNAC ou de l’ensemble des auteurs, car un tel coup médiatique ne mène à aucune avancée.

Si les quatres autres auteurs appelés à une promotion - qui sont Marguerite Abouet, Christophe Blain, Mathieu Sapin et Riad Sattouf - ne se sont pas encore prononcés, on imagine qu'ils emboîteront le pas à leurs pairs pour dénoncer une vague tentative d'appaisement, dont la maladresse ne fait qu'expliciter l'incapacité des institutions à comprendre les réalités du marché de la bande-dessinée et les conditions de vie et/ou de travail de leurs artistes. Un joli coup d'épée dans l'eau, en somme.

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