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par LiseF - le 13/12/2017
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par LiseF - le 13/12/2017

S'enfuir, récit d'un otage – La collec de la rédac

Salut à tous ! Aujourd'hui on inaugure un tout nouveau format : la collec de la rédac ! Sur 9emeArt, vous pouvez retrouver principalement des news, des critiques, des vidéos et des sélections. Mais aucun format ne nous permettait de proposer un focus sur une bande dessinée sortie il y a un moment, et qui nous a tellement plu qu'on souhaiterait en parler. D'où la collec de la rédac !

Et on attaque avec S'enfuir, de Guy Delisle. Sorti en septembre 2016, S'enfuir m'avait tout de suite tapé dans l'oeil mais à cause de son prix, je n'avais pas pu me l'offrir à l'époque. Aujourd'hui j'ai enfin pu le lire et je me suis dit qu'il fallait ABSOLUMENT que je vous en parle, parce que c'est un vrai chef d'oeuvre. L'album raconte l'histoire vraie de Christophe André, un homme qui travaillait pour Médecins sans frontières dans le Caucase. Une nuit, alors qu'il dort tout seul dans un bâtiment de l'ONG, il se fait kidnapper par une bande de types qui l'emmènent dans une maison isolée. Christophe André se retrouve seul dans une pièce, menotté à un radiateur. À ce moment-là, il ignore encore qu'il va rester captif plusieurs mois d'affilée. Peu à peu, une obsession nait dans la tête de l’otage : s'enfuir.

Un maître du fait réel

Guy Delisle est un pro des histoires vraies. Il m'avait complètement scotchée avec Pyongyang, qui racontait ses quelques mois à travailler dans la capitale Nord-coréenne. Il est aussi l'auteur de Chroniques birmanes, Chroniques de Jérusalem, ou encore du Guide du mauvais père. Des œuvres toujours vraies, mais aussi toujours... autobiographiques. Et c'est en cela que S'enfuir m'intéressait : l'auteur n'a pas pour habitude de raconter l'histoire de quelqu'un d'autre. Et sans surprise, il s'en sort particulièrement bien.

Le défi, c'était aussi de raconter, dans un pavé de 420 pages, presque quatre mois de captivité. Quatre mois où le pauvre homme passe le plus clair de son temps à contempler le plafond, à manger du bouillon de légumes et à faire les quatre cent pas. L'histoire devait être suffisamment pesante pour nous faire comprendre son calvaire, mais assez passionnante pour qu'on ait envie de tout lire.

Dans la peau de l'otage

Et c'est assez impressionnant de constater que l'album nous scotche du début à la fin. On a l'impression de vivre le récit en temps réel, mais surtout d'être dans la peau de Christophe André. Guy Delisle a pris le parti de tout raconter du point de vue du personnage principal. Comme lui, on ne sait donc pas où en sont les négociations, qui sait qu'il a été enlevé et qu'ont demandé les ravisseurs. Au tout début de la détention, lorsqu'il est menotté pour la première fois au radiateur, il pense être ici pour quelque jours. L'épaisseur du livre est un bon indice au lecteur pour comprendre que ce sera plutôt une question de mois.

Dans S'enfuir comme dans les autres albums de l'auteur, son trait hyper simple aide à raconter l'histoire. On n'est pas ébloui par des paysages incroyables peints à l'aquarelle ou des visages complexes et pleins d'émotions : l'auteur va à l'essentiel. Son style est sans chichi et nous permet de nous focaliser entièrement sur l'histoire.

S'enfuir a fait selon moi partie des grandes BD de 2016. Un album fascinant et prenant, à lire, que dis-je à dévorer, sans plus tarder. Le livre est disponible au prix de 27,50 euros aux éditions Dargaud.

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