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Archive 9ᵉArt
par Elsa - le 30/03/2015
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par Elsa - le 30/03/2015

Alexandrine tome 1, la critique

Nouvelle série jeunesse chez l'éditeur Casterman, Alexandrine est une bande dessinée riche en poésie !

La vie en rimes.

Alexandrine est une petite fille un peu à part à l'école. Depuis qu'elle a l'âge de parler, elle ne s'exprime qu'en alexandrins, une bizarrerie qui n'aide pas vraiment à se faire des copains. Mais qu'à cela ne tienne, la petite fille ne perd rien de sa joie de vivre grâce à une famille aimante et à deux petites créatures qui l'accompagnent partout. 

Au fil des rencontres, Alexandrine va réaliser que son langage en rimes peut aussi être un don, et qu'avec lui, elle pourrait bien être en mesure d'aider ceux qui sont bien moins à l'aise avec les mots.

Des aventures pleines de malice.

Alexandrine est une petite bande dessinée jeunesse en strips, qui nous plonge dans le quotidien farfelu d'une petite fille 'différente'. On se souvient tous de l'école, où la différence pouvait vite devenir une raison d'exclusion (est-ce mieux à l'âge adulte, d'ailleurs ?). Cette bande dessinée nous place donc du côté de la personne exclue, montrant avec finesse que sa bizarrerie est aussi positive. Les auteurs montrent aux enfants que plutôt que de mettre quelqu'un à part, ils devraient plutôt faire sa connaissance, qu'on est sans doute tous le 'bizarre' de quelqu'un, et que ça n'empêchera jamais nos proches de nous aimer.

Dans le même temps, c'est aussi une initiation pleine de malice à la poésie, et à ses vertus, à une époque où elle pourrait sembler vieillotte et peu attrayante aux jeunes lecteurs. Michel-Yves Schmitt place ici la poésie dans le quotidien, avec beaucoup d'humour et des rimes suffisamment simples pour que la lecture soit fluide, même pour les plus jeunes lecteurs. Plus globalement, l'histoire fera un peu penser (dans le bon sens) aux Carnets de Cerise, avec ici aussi une héroïne pleine d'optimisme et d'énergie qui observe ceux qui l'entourent et essaie de leur venir en aide. Cependant le ton est vraiment plus jeunesse, et plus léger. Le découpage en strips empêche un peu de vraiment s'attacher aux personnages, qui restent assez peu développés. La contrainte de la rime est une richesse, mais accentue un peu cette sensation de distance, puisqu'on n'est pas habitué à cette forme de dialogue. Alexandrine n'en reste pas moins une histoire drôle et touchante, bien rythmée.

Le trait de Thomas Priou, très rond et doux, est rempli de joie de vivre. Les cases et les planches sont aérées, colorées et dynamiques, parfaites pour les jeunes lecteurs. Les couleurs sont vives et accentuent le côté joyeux de l'ensemble. Le petit plus, ce sont les détails qui se cachent souvent dans les cases, qui permettront au lecteur de s'amuser à suivre les petites histoires qui se déroulent en arrière plan en deuxième lecture.

Alexandrine est une bande dessinée pleine d'humour et d'optimisme, une jolie manière de montrer aux enfants que la différence est avant tout une richesse, et que la poésie peut-être riche et amusante.

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