Mais saviez-vous l’homme qu’il était vraiment ? Plutôt que de brosser une énième biographie, souvent trop linéaire et centrée sur sa musique, Régis Penet préfère prendre la tangente.
Son portrait volontairement partiel de ce génie est construit selon le point de vue du fils d’un de ses principaux mécènes. Celui qui l’écoutait de longues heures aux portes de ses appartements alors qu’il sombrait dans la surdité. Celui qui fut aussi le témoin de son principal trait de caractère : sa ténacité et son refus perpétuel de se soumettre aux demandes allant contre ses convictions. Et c’est justement sur ce point que la BD de Régis Penet excelle. L’auteur parvient à dépeindre le personnage plein de valeurs, d’assurance et d’orgueil qu’il était, sans pour autant le dénigrer. Le présentant de façon particulièrement neutre et méticuleuse, il trace à partir de là les grandes lignes de sa personnalité, comme une invitation à creuser plus en profondeur son parcours et de son œuvre.
Un point de vue très fructueux, soutenu par un dessin en nuance de gris qui fait la part belle aux expressions des visages et dose parfaitement les décors pour accompagner le regard et l’intention.
Beethoven – Le Prix de la liberté de Régis Penet, La boîte à Bulles
Image principale : © Régis Penet / La boîte à Bulles