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par Republ33k - le 19/01/2017
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par Republ33k - le 19/01/2017

Duke - tome 1, la critique

Grand Prix 2016 du Festival d'Angoulême, Hermann revient en ce début d'année et juste avant de passer le relai, au Western. Le voilà de retour au far-west, aux côtés de son fils Yves H, pour une nouvelle série au long-cours qui répond au nom de Duke. Quelques jours avant sa sortie en librairie, prévue pour le 7 janvier prochain, on vous en touche quelques mots.

Les plus avertis d'entre-vous l'auront compris : Duke est le nom du nouveau héros d'Hermann père et fils, qui ressentaient tous les deux l'envie de revenir au Western, un genre finalement récurrent pour les deux hommes, qui nous avaient déjà offert Sans Pardon en 2015. Sachant que l'illustre dessinateur de 78 ans avait déjà cotoyé le grand ouest dans Comanche, ou On a tué Wild Bill. Sans oublier la série post-apocalyptique Jeremiah, dont l'ambiance rappele bien évidemment le Western.

Les deux hommes sont donc en terrain connu, et on le ressent dès les premières pages, qui n'ont besoin ni de nombreuses cases ni d'une exposition trop lourde pour poser leur intrigue. Celle-ci nous raconte l'histoire d'un adjoint désabusé qui doit apprendre à faire respecter la loi dans une petite ville dirigée par le richissime propriétaire d'une mine. Un pitch qui n'est pas sans rappeler la réécriture d'Antoine Fuqua du classique Les Sept Mercenaires, sorti l'année dernière dans nos salles obscures.

La tension s'installe donc très vite, et le personnage de Duke, tiraillé entre son devoir, ses valeurs et la promesse d'une vie plus pacifique, va lentement s'opposer au puissant exploitant minier, qui se fait petit à petit la métaphore effrayante d'un rêve américain devenu cauchemar. Un environnement et une intrigue très effiaces, et renforcés par des dialogues plutôt bien écrits, mais qui manquent  d'un soupçon d'originalité.



Très académique, l'histoire d'Yves H passe en effet par toutes les étapes classiques d'un Western vengeur, sans véritables surprises ou pied-de-nez bien vus aux canons du genre. Pour peu qu'on connaisse ce dernier sur le bout des doigts, on reste donc sur notre faim, et il faudra sans doute attendre les tomes suivants pour voir le personnage de Duke et son arc narratif se développer pleinement, dans des directions que l'on espère inattendues. 

Mais on pardonne volontiers l'académisme presque revendiqué de cet album et le côté convenu de son personnage principal en se plongeant dans les planches d'Hermann. Si quelques cases séduisent moins que d'autres, notamment à cause de la coloration directe qui a tendance à "effacer" le trait du bonhomme, le style organique et naturaliste du dessinateur fait une nouvelle fois mouche. Certaines planches sont à tomber et les personnages comme les animaux semblent bien vivants, comme sortis de la pellicule du meilleur des Western.



Et puisqu'on parle de cinéma, il convient justement de saluer les efforts des deux hommes en termes de composition, de cadrage. Avec des cases surprenantes et des gauffriers parfois audacieux sans être aussi spectaculaires que ceux du comic book, par exemple, Hermann et Yves H trouvent un rythme qui devient l'égal de celui du cinéma. On pense notamment à une scène d'impasse mexicaine aussi tendue que celle du Bon, la Brute et le Truand.

Très académique et donc aussi élégant qu'efficace, ce premier tome de Duke semble se faire le témoin du talent d'Hermann un an après son grand prix à Angoulême. Et si on reste sur notre faim côté originalité, la collaboration entre le dessinateur et son fils Yves H fait des merveilles le temps de quelques planches. On garde donc tout notre espoir pour la suite des aventures de Duke, qui risque bien d'installer un nouveau personnage culte dans la tête des fans de Western.

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