On apprend dans un article de Julie Pasquier dans la Charente Libre ce matin (source) que les avocats de la société 9aArt+ dirigée par Franck Bondoux ont envoyé un courrier reconnaissant que le FIBD 2026 « ne pourra matériellement pas avoir lieu dans des conditions appropriées » et reporte la responsabilité de cette annulation sur les pouvoirs publics : « qui n’ont cessé de s’immiscer dans la gestion, pourtant privée, de cet événement, avec la volonté manifeste d’en évincer l’organisateur historique. »
Cette récrimination porte sur deux points, le fait que Franck Bondoux ne pourra plus répondre à l’appel à projets via sa société 9eArt+ ou une autre [lire notre article ici] et l’appel des « partenaires publics du Festival International de la bande dessinée d’Angoulême » (Xavier Bonnefont (maire d’Angoulême), Alain Rousset (président de la Région Nouvelle-Aquitaine); Jérôme Harnois (Préfet de la Charente) et Jérôme Sourisseau (President du Département de la Charente)) qui demandent a l’organisation de renoncer a la tenue de l’édition 2026 en janvier [lire notre article ici].
La société 9aArt+ qui gère le festival depuis 2007 rappelle via ce courrier que l’organisation de cette édition « appartient juridiquement à 9e Art + ». Et de réclamer « une solution concertée » […] « pour poser les bases d’une transition apaisée vers une nouvelle gestion du Festival ».
Cette dernière déclaration arrive au moment où Frédéric Potet révèle dans Le Monde (source) que la mairie d’Angoulême s’était lancé dans un projet de festival off en espérant utiliser les subventions qu’il aurait dû donner au FIBD.

COMMUNIQUE DE PRESSE du Cabinet August Debouzy
Paris, le 1er décembre 2025
Festival international de la bande dessinée
« Par respect pour le public qui lui a permis, en deux décennies, de faire du Festival international de la bande dessinée, dont elle est l’organisatrice, le troisième événement culturel français (après les festivals de Cannes et d’Avignon), la société 9o Art+, dont nous sommes les conseils, avait choisi de garder le silence, malgré les attaques dénuées de tout fondement dont elle est victime depuis des mois.
Les récentes prises de position des acteurs publics locaux, exprimées notamment dans leur conférence de presse commune du 20 novembre et dans l’interview d’un édile souhaitant la chute de 9e Art+ « d’ici la fin janvier », la forcent désormais à prendre la parole.
9e Art+ entend mettre un terme aux allégations qui lui imputent la décision d’annuler l’édition 2026 du Festival. La responsabilité en incombe aux financeurs publics qui n’ont cessé de s’immiscer dans la gestion, pourtant privée, de cet événement, avec la volonté manifeste d’en évincer l’organisateur historique.
En dehors de tout cadre légal, les acteurs publics locaux ont, selon leurs propres termes, << pesé de tout leur poids » pour empêcher la reconduction du contrat privé confiant à 9o Art+ l’organisation du FIBD. Ils ont ainsi forcé l’annulation des résultats du récent processus d’appel à projets que 9o Art+ avait remporté régulièrement, en groupement. Ces mêmes acteurs publics ont encore, de leur propre aveu, obtenu que 9o Art+ ne puisse pas concourir dans le cadre du nouveau processus de sélection dont ils ont imposé la mise en place.
Lors de leur conférence de presse du 20 novembre dernier, les financeurs publics ont exprimé leur refus de verser les subventions qu’ils savent pourtant indispensables à la tenue de l’édition 2026. Cette prise de parole a, de fait, envoyé un signal fort et clair à toutes les parties prenantes sur l’impossibilité d’organiser le Festival, ce qui a inéluctablement conduit, dans les jours qui ont suivi, à des retraits de la part de nombreux acteurs de l’événement (exposants, entreprises partenaires…) restés jusqu’alors impliqués dans l’espérance de sa tenue.
Dès lors, l’édition 2026 du Festival ne pourra matériellement pas avoir lieu dans des conditions appropriées. Cette situation ne résulte en aucun cas d’un choix de la société ge Art+ dont le FIBD constitue l’unique raison d’être, mais bien d’une décision unilatérale prise sans concertation par les financeurs publics.
Depuis près de vingt ans, 9e Art+ œuvre sans relâche au succès de cette manifestation culturelle, devenue grâce à elle, en tant qu’organisatrice, l’événement international de référence de l’univers de la bande dessinée. Elle s’inquiète désormais des conséquences humaines et économiques de l’absence d’édition 2026. Pour elle qui a,depuis près d’un an, engagé des sommes importantes pour la préparation de cette édition, mais aussi pour ses salariés, experts et prestataires ainsi que pour les entreprises et commerçants d’Angoulême, de la Charente et de la Nouvelle Aquitaine, qui seront privés des retombées économiques majeures générées par l’un des plus importants festivals français.
Plus grave encore une lourde incertitude pèse sur les conditions de l’organisation du FIBD en 2027, édition dont l’organisation appartient juridiquement à 9o Art+.
Une solution concertée peut, et doit, maintenant être trouvée.
En dépit des campagnes de dénigrement – savamment entretenues et qu’aucune preuve ni décision administrative ou judiciaire n’est jamais venue étayer – 9o Art+ est disposée à rencontrer les financeurs publics, pour poser avec eux les bases d’une transition apaisée vers une nouvelle gestion du Festival.
Il en va de l’intérêt supérieur du Festival, de tout ce qu’il apporte au champ de la bande dessinée depuis plus d’un demi-siècle et du rayonnement culturel de la France, de tout un territoire et spécialement d’Angoulême.
Vincent Brenot / Ghislain Minaire
Avocats à la cour
Cabinet August Debouzy»
Illustration principale : Le Fauve ©Lewis Trondheim / 9eArt+






