Les équipes de 9eArt+ en charge de la prochaine édition du festival appellent « à l’instauration immédiate d’un dialogue avec les financeurs publics et d’une relation restaurée avec les auteur-ices et les éditeur-ices » après toutes les annonces qui se sont succédé ces derniers jours [voir notre récap’ ici].
Les équipes de direction annoncent également « le départ de Franck Bondoux, déjà annoncé pour 2028, marque l’amorce d’une nouvelle étape. Dès à présent, il se met en retrait de l’organisation, permettant aux équipes d’assurer la continuité des échanges et la préparation des prochaines éditions dans un esprit renouvelé de collaboration. »
Cette annonce fait suite à celle de ce matin où l’association FIBD rendait caducs les résultats de l’appel à concurrence et annonçait que 9eArt+ ne serait pas reconduit au-delà de 2027 à Angoulême. Le communiqué de presse précisait sa volonté que « le repreneur doit s’engager à “sauvegarder les contrats des personnels employés par l’actuel organisateur”.
Voici le communiqué des directions de 9eArt+ reproduit dans son intégralité
Par un communiqué daté de ce jour, l’Association du FIBD exprime sa volonté d’annuler l’appel à projet qu’elle avait lancé pour désigner l’organisateur du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême à compter de 2028.
Devant les prises de position de nombreuses parties prenantes du secteur de la bande dessinée, elle a décidé :
- D’annuler le résultat de son appel à projet qui invitait La Cité internationale de la bande dessinée et de l’image à se rapprocher avec la société 9eArt+ pour construire un projet commun.
- De lancer ultérieurement un nouvel appel à projet en précisant que celui-ci exclurait la possibilité pour 9eArt+ de se présenter. Elle a également précisé que la société 9eArt+ ne disposerait pas de la possibilité de faire acte de candidature à ce dernier.
9eArt+ prend acte de cette décision.
Elle entend que celle-ci a pour but d’aller vers un apaisement avec les interlocuteurs de l’univers de la bande dessinée auteur·rice·s afin de préserver l’événement de référence de leur secteur à court et long termes.
Soucieuse pour sa part des mêmes préoccupations, de l’intérêt supérieur de l’événement dont-elle a porté et développé l’organisation pendant près de deux décennies, 9eArt+ souhaite aussi dresser des constats et agir dans ce même sens.
Elle relève que le Festival est par son ampleur, son rayonnement et son caractère exclusivement dédié au 9e art, une manifestation unique en Europe, et qu’elle ne peut continuer à exister et à s’épanouir dans un contexte de tensions.
Souhaitant sortir des nombreuses incompréhensions, et dans un désir commun d’apaisement, elle appelle à l’instauration immédiate d’un dialogue avec les financeurs publics et d’une relation restaurée avec les auteur·rice·s et les éditeurs.
Depuis plusieurs mois, la relation précieuse et décisive qui lie le Festival aux auteur·rice·s et aux éditeurs s’est sévèrement dégradée. Un véritable travail de restauration de cette confiance, de cette écoute et de cette loyauté, est dorénavant l’objectif premier de l’organisation du Festival qui souhaite, via son équipe, retrouver l’apaisement par la transparence et l’action. Celle-ci se veut lucide et pluridimensionnelle, et impliquera une série de mesures concrètes visant à replacer la parole des auteur·rice·s au centre des préoccupations de l’événement sans attendre 2028.
Le départ de Franck Bondoux pour 2028, déjà annoncé à plusieurs reprises, s’inscrivait dans une évolution de la gouvernance du Festival. Cette transition prend donc forme dès à présent en laissant le soin à l’équipe d’assurer la continuité des échanges et la préparation des deux prochaines éditions dans un esprit renouvelé de collaboration.
Cette charge reviendra plus particulièrement à la Direction Artistique composée de Clémentine Hustin et de Fausto Fasulo, à la Directrice commerciale Noémie de La Soujeole et au Directeur Technique, Stanislas Bonnin.
L’heure n’est par conséquent plus aux silences, ni aux incertitudes, mais à un engagement fort, clair et collectif. Seul un dialogue sincère et intelligible entre les financeurs publics, les auteur·rice·s, les éditeurs et l’équipe du Festival permettra de restaurer la confiance et de garantir à cet événement la stabilité qu’il mérite — au service de la création et du public.






