Décrivant précisément le fonctionnement de la Camorra, la mafia napolitaine, cet ouvrage a fait grand bruit dès sa sortie. Il n’a donc pas fallu très longtemps, et notamment une conférence qu’il évoque dans cet ouvrage, pour que Roberto Saviano vive son quotidien sous les menaces de mort, comme l’ont par exemple été Salman Rushdie ou Charb – tous deux accusés de blasphème envers l’islam.
Je suis toujours vivant est un le journal partiel de sa vie recluse. Forcé de se terrer de planque en planque, sans aucune surprise, aucune intimité, aucune liberté, l’auteur semble survivre plus que vivre. Il livre ainsi ses angoisses du quotidien, ses questionnements, ses doutes. Et il parle beaucoup de son frère et des membres de sa famille qui lui manquent tout autant que les gestes du quotidien qui nous ennuient et qui lui sont à présent inaccessibles.
Cet ouvrage, sa première bande dessinée, il a voulu le réaliser avec l’illustrateur israélien Asaf Hanuka, auteur qui sait lui aussi ce qu’est un quotidien bouleversé. Et son témoignage autobiographique est en même temps une confession, un regret et un exutoire… de son passé, de ses craintes, de ses doutes, de son quotidien à jamais bouleversé. Quoi qu’il en soit, Roberto Saviano est « toujours vivant » et continue de se battre, de résister, avec les moyens mis à sa disposition : la littérature et son franc-parler.
Je suis toujours vivant de Roberto Saviano & Asaf Hanuka, Gallimard / Steinkis
Sortie janvier 2022
Traduction : Vincent Raynaud
Illustration principale : © Roberto Saviano / Asaf Hanuka / Gallimard / Steinkis
