L’autrice, qui ne s’était jusque-là dévoilée que masquée, ou sous couvert de gags, se fait archéologue en vue de divulguer pour la première fois les vestiges de son passé.
Exposant notamment son enfance fusionnelle avec son chat Fumée, ses amours passionnels, ses piètres qualités de skieuses ou ses terribles souvenirs d’attouchements, elle n’hésite pas à faire le grand écart entre les âges, les thèmes et les tonalités.
Écrites avec recul, ses histoires pleines d’autodérision adoptent tour à tour la rêverie, l’évocation ou la confrontation directe. Variant les approches en même temps que les paginations et les mises en scène, elle parvient à dynamiser son retour en enfance en évitant la monotone chronologie et en rendant ses bribes de vie successivement légères, dures, tendres, tristes, passionnées, drôles…
Au travers de ses Strates, Pénélope Bagieu dévoile un premier bilan de vie à quelques jours de ses 40 ans. Publiée sous la forme d’un carnet de dessin avec élastique, sa BD au dessin charbonneux superpose les couches plus ou moins importantes de son existence et qui ont formé la femme qu’elle est devenue d’aujourd’hui.
Les Strates de Pénélope Bagieu, Gallimard
Sortie novembre 2021
Illustration principale : © Pénélope Bagieu / Gallimard