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Critiques
par Rémi I. - le 9/06/2022
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par Rémi I. - le 9/06/2022

Padovaland : triste jeunesse

Jeune auteur italien formé aux Beaux-Arts de Venise et de Bologne, Miguel Vila signe une première bande dessinée troublante sur une jeunesse en recherche de repères.

Dès ses premières pages introductives, Miguel Vila utilise une approche qui évoque la BD indépendante, et notamment Chris Ware, Daniel Clowes ou Nick Drnaso. Avec de telles références, il faut avoir les reins solides pour tenir la comparaison. Formellement, déjà, il prouve à de nombreuses reprises qu’il a sa propre patte, ses propres idées et procédés, notamment au travers de son découpage et de sa mise en scène détachée. Ses personnages aussi sont singuliers. Ils ont tous des gueules inoubliables, sont tous un peu ratés et singulièrement humains en même temps. Vivant tous dans une petite ville pavillonnaire comme on en fait tant, ils sont tous à leur manière écorchés vifs et loser en même temps.
En peignant sans fioriture le quotidien de jeunes adultes tous un peu paumés dans la vie sociale, intime, étudiante et professionnelle, Miguel Vila parvient à composer un récit choral d’une génération complexe et complexée. Le portrait austère à l’authenticité crue d’une jeunesse désœuvrée, hyper connectée via les réseaux sociaux, tout en étant déconnectée de la réalité sociale. Et l’espoir est faible, car ce ne sont pas les adultes qui les entourent qui aideront ces nouveaux venus dans la vie active à prendre le chemin d’une vie responsable et sereine…

Padovaland de Miguel Vila, Presque Lune
Sortie mars 2022

Traduction : Laurent Lombard


Illustration principale : © Miguel Vila / Presque Lune

© Miguel Vila / Presque Lune
© Miguel Vila / Presque Lune
© Miguel Vila / Presque Lune
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