Il y a un an, Régis Hautière et Hardoc nous présentaient les Lulus. Cinq petits orphelins obligés de se débrouiller seuls dans la folie de la première guerre mondiale. Une histoire de survie à travers leur regard encore chargé en innocence et en naïveté.

L'histoire dans l'Histoire
Dans le premier tome, quatre enfants avaient manqué le départ de tous les résidents de leur orphelinat vers un lieu plus sûr. Bientôt rejoints par une jeune fille, les 'Lulus' avaient dû faire preuve de beaucoup de courage et d'inventivité pour survivre seuls.
Dans ce deuxième volume, on retrouve les enfants avec un hôte un peu particulier, un soldat allemand qu'ils retiennent prisonnier. Auprès de lui, ils vont vite découvrir que la réalité n'a pas grand chose à voir avec ce que leurs instituteurs leur ont toujours inculqué. 'L'ennemi', cette entité menaçante, peut tout à coup leur venir en aide, leur apprendre bien des choses et même, peut-être, devenir un ami.

Des sourires malgré la peur
La guerre des Lulus, c'est une petite histoire au milieu de la grande Histoire. Cinq destins réunis par les drames et dont, pourtant, les auteurs tirent du beau, des sourires et des émotions. Le duo nous livre un récit sensible, touchant, où chaque personnage est incroyablement attachant et où les petits riens deviennent des rebondissements dans la vie de la petite équipe.
Le trait de Hardoc est beau, doux et réaliste, et participe à l'ambiance tendre et tranquille qui se dégage de cette série. Pourtant, la réalité n'épargne pas le petit havre de paix, et l'histoire se durcit au fur et à mesure des pages... Car si dès le départ leur situation est critique, les semaines et les mois passent et les petites débrouilles deviennent par moment insuffisantes, quand les réserves de nourritures grappillées ici et là viennent à manquer, que les températures baissent, et que l'espoir d'un dénouement heureux dans de courts délais se fait de plus en plus illusoire.

La guerre des Lulus est une très belle série. La Grande Guerre et son horreur racontées par un biais différent. Celui des anonymes, contraints à survivre comme ils le peuvent au beau milieu de la plus absurde des situations. Celui d'enfants obligés de grandir vite et seuls parce que les adultes ne leur laissent pas le choix.






