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par Republ33k - le 25/03/2016
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par Republ33k - le 25/03/2016

Le Roy des Ribauds - Livre II, la critique

Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat nous l'expliquaient eux-mêmes à l'occasion du dernier festival d'Angoulême, le Roy des Ribauds leur a permis d'assoir leur réputation dans le petit et joyeux monde de la BD, après une fracassante entrée avec Block 109 et son univers uchronique, et un passage par un univers plus comic book avec Chaos Team. Un an après la sortie du premier tome, ils reviennent avec les nouvelles aventures du Triste Sire, plus trépidantes que jamais.

• Lire aussi : notre interview de Ronan Toulhoat et Vincent Brugeas

Nous avions laissé le conseiller du Roi et chef de la pègre parisienne de l'époque en fâcheuse posture, alors que le prétendant au trône, Richard cœur de Lion et Aliénor d'Aquitaine faisaient avancer leurs pions. Ce nouvel ouvrage débute donc sur les chapeaux de roue, tant scénaristiquement, avec un rythme très soutenu, que visuellement, puisque Toulhoat, inspiré, se fend de quelques scènes de batailles semblant sortir des manuels d'histoire, ou plutôt, à en croire leur aspect ludique, d'illustrations de jeux de rôles ou de figurines.

D'emblée, le plaisir est total, et les deux artistes montrent, chapitre après chapitre, qu'ils ont bel et bien gagné en expérience et en talents. Du côté du scénario, Brugeas s'affranchit de toute exposition trop lourde - le contexte ayant déjà été posé par l'opus précédent - et semble s'amuser à nous présenter les différents protagonistes de son histoire, toujours plus pimentée par des rebondissements dans la veine de Game of Thrones, série qui, d'après le scénariste, a d'ailleurs participé au succès du Roy des Ribauds.

Il faut dire qu'on retrouve dans sa bande-dessinée la saveur des écrits de George R.R.Martin, comme les intrigues entremêlées des meilleurs épisodes de la série de HBO. Le Roy des Ribauds a toutefois le bon goût de ne pas sombrer dans le remplissage et le superflu, pour des intrigues politiques qui vont droit au but tout en restant compréhensibles. Mieux, Vincent Brugeas étant son univers, inspiré des Rois Maudits, en introduisant de nouveaux personnages forts, qui nous permettent également d'en apprendre un peu plus sur le fameux triste sire, personnage principal pour lequel on ressentira bien plus d'empathie que dans le tome précédent.

Une progression, dans le texte et dans la forme, qui entraîne Ronan Toulhoat avec elle. En effet, la magie opère plus que jamais pour le duo, qui avec ce second livre, amène à maturité le style développé dans le premier Roy des Ribauds, influencé à la fois par la BD franco-belge et des cadrages ou encrages plus comics. En étant sur la retenue, leur mélange fonctionne mieux encore que sur le tome précédent, et fait mouche quand il faut, que se soit lors de choquantes révélations, ou de combats tout à fait réjouissants.

Car le trait de Ronan Toulhoat est toujours aussi puissant, malgré quelques cases un peu vides ou étonnamment très "fermées", alors qu'on connaît le dessinateur pour son coup de crayon assez souple et ses angles de vue souvent aériens.

A cette exception près, l'ensemble s'avère brillant, jouant sur les encrages, le découpage, la colorisation et les exagérations comme personne ne le fait - ou presque - dans le cadre du franco-belge. Pour des planches souvent appréciables, et parfois très iconiques.

Si le premier tome était déjà solide et tout à fait prometteur, ce second livre du Roy de Ribauds finit par consacrer le duo d'auteurs, plus que jamais inspiré dans son travail. En peaufinant un style en forme de parfaite synthèse des influences américaines et européennes, Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat font rentrer leur dernier bébé en date par la grande porte, celle des albums incontournables. A ne pas manquer, chez Akileos.

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