Une nouvelle série d'heroic fantasy est parue tout récemment chez Casterman : Les Lames d'Âpretagne.
Esclave et fils de roi.

Le destin réserve bien des surprises. Par exemple lorsqu'il fait se croiser Faust, un esclave au caractère bien trempé, et Van, fils de roi immature et alcoolique. Ces deux-là se détestent au premier regard mais vont devoir faire équipe. À la clé : la survie pour l'un, le trône pour l'autre. À moins qu'en coulisse on ne vienne leur mettre des bâtons dans les roues.
Les ingrédients d'une grande saga.

Avec Les Lames d'Âpretagne, Luc Venries, Yoann Courric (au scénario), Noë Monin au dessin (avec Christopher Lannes pour le storyboard) imaginent une saga d'heroic fantasy assez classique, mais bien menée. On y trouve deux héros issus de classes sociales différentes (et dont la vie a déjà été jalonnée de drames, concernant Faust) qui vont ensemble vivre une aventure initiatique et passer de l'adolescence à l'âge adulte. La bd prend place en temps de guerre et implique des luttes de pouvoir pour accéder au trône. Des éléments que l'on retrouve souvent dans l'heroic fantasy mais qui sont ici au service d'un récit maitrisé, riche en rebondissements et en personnages intéressants.
Cependant, on peut avoir la sensation que le ton du récit se cherche un peu. Si Les Lames d'Âpretagne est une saga héroïque aux enjeux assez sombres, elle a aussi un côté plus potache, avec nombre jeux de mots (les héros sont en fait Van Oxymore et Faust d'Orthograf). Cet entre-deux est certainement volontaire mais manque peut-être un peu d'harmonie. Certains gags pourront parfois faire sortir de la lecture en atténuant le côté tragique d'une scène.
Le dessin de Noë Monin est riche, avec des personnages charismatiques qu'on apprécie au premier coup d'oeil. Les décors sont variés et nous font voyager à travers l'univers de la bd. Les auteurs sont vraiment parvenus à imaginer un monde avec son identité propre, dans lequel on trouve rapidement ses marques. Les pages sont très vivantes, entre dynamisme et émotions. La vie de Faust et Van est riche en rebondissements. D'abord ennemis, ils vont apprendre à se connaitre et former un duo efficace. Les deux héros n'ont pas le temps de s'ennuyer, le lecteur non plus. Les couleurs sont également très réussies, donnant une atmosphère forte et différente à chaque lieu traversé.

Ce premier tome des Lames d'Âpretagne annonce une saga d'heroic fantasy qui devrait séduire les amateurs du genre. Bien qu'assez classique et avec un ton entre tragique et potache, les auteurs utilisent avec talent les codes du genre pour imaginer une histoire rythmée et captivante.








