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Critiques
par Lise Famelart - le 11/10/2021
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par Lise Famelart - le 11/10/2021

Lettres perdues, une envolée lyrique douce-amère

Avec sa couverture à la fois poétique et mélancolique, Lettres Perdues attire l’oeil en librairies. En ouvrant l’album, on tombe sur une explosion de couleurs et des paysages à tomber par terre.

Lettres perdues de Jim Bishop, Glénat

Mais que vaut cette oeuvre une fois qu’on s’est réellement plongé dedans ?

Iode est un petit garçon solitaire, qui vit dans une maisonnette sur la plage. Son seul compagnon est un pélican qui dit toujours « oui ». Depuis bien longtemps, Iode attend une lettre de sa maman. Mais aujourd’hui encore, le poisson clown-facteur n’a rien pour lui. Ç’en est trop : le gamin saute dans sa voiture et part pour la ville, direction le bureau de poste, convaincu que sa maman lui a bien envoyé une lettre mais que celle-ci s’est perdue.

En chemin il croise Frangine, une jeune rouquine transportant avec elle une mystérieuse mallette. Elle dit être livreuse, mais on l’apprend très vite, Frangine est en fait une mule au service de La Pieuvre, la mafia locale. Arrivés en ville, les protagonistes se séparent mais Iode ne parvient toujours pas à retrouver sa lettre. Nos deux personnages ne réalisent pas encore que leurs chemins se recroiseront, dans des circonstances mouvementées.

Lettre Perdues apparait dans un premier temps comme un drôle de récit absurde. Un pélican qui dit « oui », un gamin qui conduit une voiture, et même une « famille Dubois » qui est en fait un tas de planches de bois… On pourrait même penser que toute l’histoire va se dérouler sur cette plage, à la façon d’un « En attendant Godot » en BD. Mais pas du tout, puisque très vite, notre héros fait la connaissance d’une livreuse ripou, et débarque dans une grande ville peuplée d’humains et d’hommes-poissons. Lettres perdues n’a en fait rien d’un récit absurde, et chaque question va trouver sa réponse au fil de l’histoire.

L’album est vraiment malin, car il gagne en gravité tout doucement, page après page. Ce qui apparaît comme un récit léger et même drôle, révèle peu à peu des thématiques vraiment sombres. Côté dessin, l’auteur Jim Bishop qu’on connaît entre autres pour Jill & Sherlock sorti chez Ankama, a tout donné : les couleurs sont éclatantes, le design des personnages est soigné, autant que celui des paysages.

On a envie de se plonger dans ce monde bourré de soleil, avec ses bâtiments au style insolite et ses étendues d’eau à perte de vue. Avec ses 200 pages, Lettres perdues est un magnifique one-shot, dont la lecture ne laisse pas indemne.

Lettres perdues de Jim Bishop, Glénat


Illustrations © Jim Bishop / Glénat

Lettres perdues de Jim Bishop, Glénat
Lettres perdues de Jim Bishop, Glénat
Lettres perdues de Jim Bishop, Glénat
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