Alcoolique, Julien se voit contraint de quitter le travail pour aller en cure de désintoxication. Plus le choix, c’est le patron en personne qui lui impose. Arrivé sur place, il rencontre Micha, une adolescente de 15 ans venue pour soigner ses troubles alimentaires. Leur quotidien coupé du monde les amène à se rapprocher, même s’il est évidemment un interdit qu’il ne faut franchir…
Contrairement au traitement coloré d’Iris, deux fois (voir notre chronique), l’autrice privilégie cette fois-ci le noir et blanc. Ses lavis sont d’une grande sensibilité et ont un air de Gipi qui fait son petit effet. Sa narration très fluide qui va à l’essentiel ne s’encombre pas de mots inutiles et laisse une grande place à l’image.
Utilisant un ton réaliste, l’autrice préfère ne pas juger. Elle montre et laisse tout un chacun s’interroger sur ces personnages en pleine reconstruction et se faire sa propre opinion sur cette relation défendue remplie d’admiration, de doutes et de vulnérabilité. Le terrain est assurément glissant, mais Naomi Reboul s’en sort parfaitement, tout en subtilité.
Love me de Naomi Reboul, Les enfants rouges
Sortie août 2021
Illustration principale : © Naomi Reboul / Les enfants rouges