La Rossum’s Universal Robots est l’entreprise créée par la famille Rossum. Le père était un grand savant qui souhaitait parvenir à recréer des êtres humains. Devant l’échec de son projet, son neveu pris les rênes de l’usine dans un tout autre objectif : produire des robots, sa toute nouvelle invention. Humanoïdes, les automates qu’il se mit à créer en masse devaient être les plus productifs possible. Reprenant le savoir-faire familial, il recréa des hommes en leur enlevant tout ce qui était futile et faisait chuter la productivité. Au revoir organes superflus, loisirs et émotions, bonjour à la machine obéissante et performante.
Adaptant fidèlement l’œuvre de son compatriote tchèque 100 ans après sa première parution, Kateřina Čupová montre durant 240 pages que cette œuvre fondatrice est encore de nos jours d’une incroyable actualité. Elle remet remarquablement en avant cette pièce qui a pour la toute première fois développé le principe de « robot » (du tchèque « robota » : travail forcé) courée par Karel Čapek et son frère Joseph. L’aspect très théâtral de son adaptation rend au mieux hommage à l’œuvre originale en développant les nombreuses thématiques liées aux récits robotiques, aux questionnements dystopiques et critiques vis-à-vis de la société de consommation, de l’automatisation du travail, de l’éthique robotique et des problématiques liées au statut, au libre arbitre et à l’évolution de ces machines. Une réussite de modernité dont le dynamisme et la mise en couleur rappellent La fuite du cerveau.
RUR – Le soulèvement des robots de Kateřina Čupová d’après Karel Čapek, Glénat
Sortie mai 2022
Illustration principale : © Kateřina Čupová / Karel Čapek / Glénat
Traduction : Benoît Meunier